La banque américaine Citigroup a dû réévaluer après coup à la baisse son bénéfice net du troisième trimestre, invoquant des provisions liées à des contentieux juridiques en cours plus importantes qu'annoncé auparavant.

Au lieu de 3,43 milliards de dollars, Citigroup n'a finalement gagné que 2,8 milliards de dollars lors des trois derniers mois, selon un communiqué publié jeudi.

Le manque à gagner de 600 millions de dollars est dû à de nouvelles provisions, qui portent ses réserves pour litiges à 1,5 milliard de dollars.

Cette «augmentation (des provisions) résulte d'évolutions rapides des requêtes et des enquêtes des régulateurs, dont des communications très récentes avec certaines agences au sujet de contentieux déjà connus», écrit l'établissement financier sans plus de détails.

Après les crédits immobiliers à risque «subprime», les grandes banques font désormais face à un nouveau front judiciaire: les manipulations supposées des marchés de change.

Les régulateurs à travers le monde soupçonnent des traders de gros établissements de s'être entendus via des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour manipuler les cours en leur propre faveur.

Six grandes banques - Citigroup, sa compatriote JPMorgan Chase, la Suissesse UBS et les Britanniques Barclays, RBS et HSBC - sont en train de négocier actuellement un accord avec les autorités britanniques et américaines, avaient indiqué à l'AFP début octobre des sources proches du dossier ayant requis l'anonymat.

Les contours de l'accord collectif avec ces six établissements financiers sont déjà dessinés, avançaient-elles. L'amende se chiffrerait ainsi en milliards de dollars, selon elles.

Le marché des changes représente 5300 milliards de dollars de transactions par jour, dont 40% transitent par Londres.

C'est la deuxième fois que la troisième banque américaine en terme d'actifs révise ses bénéfices cette année.

En février, elle avait déjà révisé à la baisse son bénéfice net annuel, ramené de 13,9 à 13,7 milliards de dollars, suite à la découverte d'une fraude au Mexique.

À Wall Street, l'action Citigroup reculait de 1,03% à 52,60 dollars dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.