Les clients de Vacances Sinorama qui ont acheté un voyage pour l'Europe ou l'Asie seront informés à partir d'aujourd'hui des conditions du séjour de remplacement que leur propose l'administrateur provisoire PricewaterhouseCoopers (PwC).

« J'ai reçu les soumissions lundi soir et mardi, je les ai transmises à l'Office de la protection du consommateur pour approbation, et j'ai eu l'approbation ce matin [mercredi] », a indiqué hier Christian Bourque, premier vice-président et associé responsable de la pratique de restructuration au Québec chez PwC.

L'administrateur a retenu les soumissions des voyagistes Chanteclerc et Traditours pour l'organisation de séjours équivalents aux voyages initialement achetés auprès de Sinorama.

Les voyageurs obtiendront le même itinéraire, dans les mêmes villes, avec des hôtels de même catégorie et des repas équivalents, assure Christian Bourque. « On voulait arriver avec quelque chose de précis. Jusqu'à lundi soir, je n'avais pas encore quelque chose de concret que je pouvais leur offrir. Là, c'est fait. »

Les clients dont le départ était prévu au plus tard le 9 septembre seront contactés par les agents des deux voyagistes ou de leurs agences affiliées.

Le surcoût est absorbé par le Fonds d'indemnisation des clients des agents de voyages (FICAV).

Une cinquantaine de voyages en Asie sont prévus entre le 21 août et le 9 septembre, touchant 1181 clients. Les 18 envolées à destination de l'Europe engagent près de 200 passagers.

« Ils vont devoir choisir s'ils prennent le voyage ou s'ils veulent simplement être indemnisés pour ce qu'ils ont payé », a informé M. Bourque.

Les voyages dont le départ était prévu après le 9 septembre seront remboursés par le Fonds d'indemnisation.

« Pour la question des réclamations, dans les prochains jours, une offensive importante va être faite, a poursuivi l'administrateur provisoire. Je suis à m'adjoindre un sous-traitant pour nous aider. On va traiter ce volume de réclamations, qui est important, de façon efficace. »

Le 24 juillet dernier, la ministre responsable de la Protection des consommateurs et de l'Habitation, Lise Thériault, a annoncé l'abolition du délai de six mois pour tout remboursement. Dorénavant, les clients des agents de voyages pourront être indemnisés « suivant le traitement de leur demande ».

Jusqu'à présent, 132 des 338 voyages en autocar organisés en Amérique du Nord par Vacances Sinorama ont été annulés en raison d'un nombre insuffisant de billets vendus, en conformité avec la politique d'annulation habituelle de Sinorama.

Depuis l'intervention de l'administrateur provisoire, le 24 juillet dernier, quelque 9100 passagers ont voyagé en autocar.

Sinorama conteste

Par ailleurs, le cabinet Mitchell Gattuso SENC, qui représente Vacances Sinorama, a déposé hier au Tribunal administratif du Québec deux requêtes en contestation et en suspension d'exécution des décisions que l'Office de la protection du consommateur (OPC) a rendues dans le dossier de l'agence montréalaise.

Le 24 juillet dernier, l'OPC avait nommé un administrateur provisoire et annoncé son intention de ne pas renouveler le permis d'agent de voyages de Vacances Sinorama, une intention confirmée le 7 août.

« Nous sommes persuadés que le tribunal accueillera favorablement nos arguments et va rétablir les faits », a indiqué l'avocat Brian Mitchell.

Pendant ce temps, en Ontario

En Ontario, les 5000 clients et plus de Sinorama Holidays ont jusqu'au 11 février 2019 pour demander le remboursement de leur voyage annulé au fonds d'indemnisation de la province.

La filiale ontarienne a cessé ses activités le 8 août dernier lorsqu'elle a remis volontairement son permis.

Le fonds ontarien limite les indemnisations à un total de 5 millions par événement. Il est donc possible que l'argent ne couvre pas l'entièreté des pertes de tous les clients de Sinorama dans la province voisine.

Si le client a payé par carte de crédit, il doit avoir d'abord demandé le remboursement de son achat auprès de la société émettrice de sa carte pour avoir droit au remboursement de la part du fonds d'indemnisation de l'industrie, a précisé Dorian Werda, vice-président aux opérations du Travel Industry Council of Ontario (TICO), qui joue le rôle de l'OPC en Ontario en matière de voyages. C'est seulement si l'émetteur de la carte de crédit refuse de rembourser le consommateur que le fonds d'indemnisation entre en jeu.

- Avec André Dubuc, La Presse