L'opposition officielle accuse le ministre des Finances, Carlos Leitao, d'être «dans les patates» concernant la facture du Réseau express métropolitain (REM) qui sera refilée aux usagers et aux contribuables de la région de Montréal.

La Presse canadienne avait rapporté en début de semaine que plus de 11 milliards allaient être versés à la Caisse de dépôt pour assurer la rentabilité de son futur train sur une vingtaine d'années, mais M. Leitao, qui est responsable de la Caisse de dépôt, avait démenti ce chiffre en Chambre, pour ensuite affirmer qu'il n'avait pas été validé.

Or le ministre des Transports, André Fortin, a par la suite corrigé son collègue et confirmé mardi soir dans un débat que le total des redevances annuelles versées à la Caisse jusqu'en 2042 s'élèvera à plus de 11 milliards.

Le tiers de cette somme proviendra des titres de transport des usagers, tandis que le reste devrait être partagé par le gouvernement, à 85 %, et les municipalités, à 15 %.

À la période de questions mercredi, le Parti québécois a affirmé que M. Leitao n'est pas au courant des coûts de l'ambitieux projet de transport alors qu'il devrait l'être.

«Après avoir accusé les médias de faire des "fake news" sur le REM, on sait maintenant que le ministre des Finances n'était pas au courant des coûts du projet sur 20 ans», a dénoncé le député péquiste de Sanguinet, Alain Therrien.

«S'il y a une personne qui devrait savoir ça, c'est bien le ministre des Finances, mais on dirait qu'il est aveuglé par la "ligne rouge" qui passe dans son comté», a-t-il poursuivi, faisant ainsi allusion à une des antennes du REM qui traversera incidemment la circonscription du ministre des Finances.

M. Therrien a raillé le fait que le ministre des Transports «a contredit» son collègue des Finances, qui «était dans les patates».

«Quand on améliore les services de transport en commun, il y a inévitablement des coûts», a répliqué André Fortin. Il a fait valoir qu'habituellement, les villes doivent assumer de 30 % à 35 % des coûts d'exploitation des projets de transport en commun, alors que pour le REM, leur facture se limitera à 15 %.

Rappelons toutefois que concernant la part de 85 % qui devrait être assumée par le gouvernement, Québec ne s'est pas engagé au-delà de 2023-2024 en vertu du dernier budget Leitao, ce qui laisse planer l'incertitude pour les villes de banlieue qui s'inquiètent déjà de la tarification, car un mécanisme d'indexation complexe est prévu.