L'International Trade Commission (ITC) américain ferait bien de se méfier des réelles intentions de Boeing dans ses démarches pour faire imposer des droits de douane de presque 300% aux avions de la C Series de Bombardier, souligne un sénateur américain dans une lettre envoyée à cette commission.

Le sénateur du Kansas Jerry Moran, un Républicain, a joint à sa lettre soumise vendredi dernier deux articles traitant de l'acquisition planifiée par Boeing de la Brésilienne Embraer.

« Ces articles soulèvent des inquiétudes quant aux intentions de Boeing avec sa plainte à l'ITC et ses motivations à tenter d'acquérir Embraer, qui fabrique un avion qui rivalise directement avec la C Series de Bombardier », écrit-il.

Le Wall Street Journal a publié le 21 décembre dernier des informations selon lesquelles Boeing et Embraer discutaient d'une fusion, ce que les deux entreprises ont été forcées de confirmer dans les heures suivantes. Selon une théorie également défendue par Bombardier, ce projet d'acquisition expliquerait l'acharnement de Boeing à faire exclure la C Series du territoire américain. Les avions d'Embraer pourraient ainsi y jouir d'un marché pratiquement exclusif.

Les commissaires de l'ITC doivent normalement passer au vote ce jeudi dans ce dossier. L'actuelle paralysie du gouvernement fédéral américain pourrait toutefois mener au report de cette décision, si elle devait se prolonger.

Le Département américain du Commerce a statué en décembre que la C Series avaient bénéficié d'aides gouvernementales « illégales » et que la commande passée par Delta avait été faite à prix trop faible, deux éléments qui justifient selon elle l'imposition de tarifs douaniers totalisant 292,21%. L'application ou non de ces tarifs dépend de la décision de l'ITC, qui doit déterminer si ces agissements de Bombardier ont, oui ou non, nui à l'industrie américaine.