Un peu plus d'une semaine après l'annonce de son partenariat avec Airbus pour la C Series, Bombardier sabre quelque 280 emplois administratifs à ses installations de Belfast, situées en Irlande du Nord.

Dans une note envoyée à ses employés, la multinationale n'attribue pas cette décision à sa dispute commerciale avec Boeing, mais plutôt à son plan de restructuration visant l'élimination de 7500 postes annoncé il y a un an.

«Nous devons continuer à réduire nos coûts afin d'améliorer notre efficacité et assurer notre compétitivité à long terme», fait valoir Bombardier, qui dit regretter l'impact de ces mesures sur les employés concernés.

L'avionneur québécois est le plus important employeur en Irlande du Nord avec environ 4000 travailleurs à ses installations de Belfast, où sont notamment fabriquées les ailes des appareils C Series.

Dans la foulée de la plainte déposée par Boeing, le département américain du Commerce a décrété des tarifs préliminaires d'environ 300 % sur les appareils de cette famille d'avions exportés au sud de la frontière.

L'Irlande du Nord avait déjà fait les frais en 2016 des mesures de redressement déployées par l'entreprise, qui avait supprimé environ 1000 emplois dans la région.

Par voie de communiqué, le syndicat Unite n'a pas caché sa déception à la suite de l'annonce, craignant que l'entente avec Airbus ne procure aucune garantie aux travailleurs de l'Irlande du Nord par rapport à leur gagne-pain.

«Cette nouvelle est d'autant plus préoccupante puisqu'elle survient alors que la direction faisait valoir que la prise de participation majoritaire d'Airbus dans la C Series pourrait potentiellement doubler la production (à Belfast)», fait valoir le représentant Davy Thompson.

Sans avoir à verser un montant, Airbus détiendra 50,1 % du programme de la C Series. La part de Bombardier sera de 31 %, alors que celle de l'État québécois - qui a injecté 1 milliard $ US en 2015- recule à 19 %.

Par ailleurs, l'objectif de Bombardier de livrer environ 30 C Series cette année pourrait bien être compromis parce que l'avionneur ne reçoit pas suffisamment de moteurs pour son nouvel avion commercial.

L'entreprise dit évaluer le dossier et devrait fournir plus de précisions à cet effet la semaine prochaine, à l'occasion du dévoilement de ses résultats du troisième trimestre.