Bombardier a entamé la production de son avion d'affaires Global 7000 - l'un des appareils au coeur de son plan de redressement qui doit culminer en 2020 - pour des clients, alors que l'entreprise attend toujours qu'il soit certifié.

Quatre avions se trouvent actuellement à l'étape de l'assemblage final à l'usine de Toronto, a indiqué lundi le constructeur d'avions et de trains en faisant le point sur le programme de son nouvel appareil.

Bombardier a reçu un prêt de 372,5 millions $ du gouvernement fédéral en février dernier, principalement pour compléter le développement du Global 7000.

En 2015, Bombardier avait repoussé de deux ans, soit dans la deuxième moitié de 2018, les premières livraisons de cet avion pouvant transporter jusqu'à 19 personnes. L'entrée en service devait se faire un an plus tard, soit en 2019.

«Notre degré de confiance augmente à mesure que nous accumulons les heures de vol et que nous travaillons en vue d'une entrée en service à la seconde moitié de 2018», a commenté le vice-président principal du programme d'avions Global 7000 et Global 8000, Michel Ouellette.

Depuis le vol inaugural du Global 7000, effectué en novembre dernier, les trois véhicules d'essais ont passé plus de 500 heures dans les airs afin d'y effectuer des tests. Deux autres avions destinés aux essais devraient bientôt subir leur baptême de l'air.

Un porte-parole de la division des avions d'affaires, Nicolas Poirier-Quesnel, n'a pas fourni de précisions quant au rythme de production à venir à Toronto, affirmant que les «activités de la chaîne de montage s'accéléraient».

Il n'est pas inhabituel que la production commerciale s'amorce alors que le processus de certification n'est pas terminé, a-t-il ajouté.

«Si Bombardier avait des problèmes avec les essais en vol, il n'y aurait pas eu cette annonce, alors cela nous donne une indication que les tests semblent se dérouler comme prévu», a commenté l'analyste David Tyerman, de Cormark Securities, au cours d'un entretien téléphonique.

Celui-ci croit que Bombardier devrait être en mesure de respecter son échéancier de la deuxième moitié de 2018 en ce qui a trait à l'entrée en service du Global 7000.

Une fois que les quatre avions auront quitté la chaîne de montage torontoise, ils s'envoleront vers Montréal au centre de finition des avions d'affaires Global, situé dans l'arrondissement Saint-Laurent, où l'on mettra la touche finale à l'intérieur de ces luxueux appareils.

«Nous recherchons des employés pour la finition comme des ébénistes et des rembourreurs», a indiqué M. Poirier-Quesnel.

Puisqu'il s'agit d'un nouvel avion, Bombardier veut probablement envoyer rapidement les appareils vers son centre montréalais afin de se donner tout le temps nécessaire pour compléter leur finition, a estimé M. Tyerman.

Les Global 7000 et 8000 font partie de la stratégie de relance du président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, qui souhaite que la division des avions d'affaires génère des revenus de 10 milliards $ US d'ici 2020.

Selon les prix affichés, le prix du Global 7000 est de 72 millions $ US. L'appareil devrait toutefois être vendu à un prix inférieur, selon l'analyste de Cormark Securities.

L'action de Bombardier a clôturé lundi en baisse de 1 cent, à 2,36 $, à la Bourse de Toronto.