Le PDG d'United Airlines Oscar Munoz a déclaré u'il ne démissionnera pas, alors que la compagnie aérienne fait face à une vague d'indignation après l'expulsion musclée d'un passager d'un de ses avions.

«Certains ont appelé à votre démission. Est-ce une option que vous avez envisagée?», a-t-on demandé à M. Munoz lors d'un entretien sur la chaîne ABC.

«Non», a-t-il répondu. «J'ai été embauché pour améliorer les performances d'United, nous sommes en train de le faire et c'est ce que je continuerai à faire», a-t-il affirmé. M. Munoz avait pris les commandes d'United en septembre 2015 à la suite du départ de son prédécesseur ébranlé par une enquête sur des soupçons de conflits d'intérêts avec l'Autorité portuaire de New York et du New Jersey.

La communication de M. Munoz, qui avait pourtant reçu en mars le prix du «meilleur communicant» 2016 décerné par une association, a contribué à envenimer l'affaire.

Après l'apparition des premières vidéos de l'incident, survenu dimanche, M. Munoz avait fait le choix de ne pas s'excuser auprès du passager, le qualifiant de «perturbateur et d'agressif» dans un courriel adressé aux salariés d'United.

Face au tollé et au plongeon de l'action en Bourse mardi, il a fait marche arrière pour finalement s'excuser. Le passager, David Dao, un Américain d'origine vietnamienne, s'est depuis attaché les services d'un cabinet d'avocats de Chicago.

Oscar Munoz a également annoncé au cours de l'interview qu'United ne ferait plus appel à la police pour expulser des passagers ayant «acheté leur billet (ou) déjà assis» dans l'avion. «Nous ne le ferons plus», a-t-il promis.

Il a également réitéré ses excuses à M. Dao et à sa famille pour cet épisode «honteux et humiliant». «ça n'arrivera plus jamais dans un vol United Airlines. C'est mon postulat et c'est ma promesse», a-t-il assuré.

United a également annoncé mercredi qu'elle allait rembourser leur billet d'avion à tous les passagers de ce vol entre Chicago et Louisville, aux États-Unis.

M. Dao avait été expulsé manu-militari de l'avion qui était plein car quatre places devaient être libérées pour permettre à un équipage de la compagnie de se rendre à Louisville. Alors qu'il était extirpé par la police de son fauteuil, la tête de M. Dao avait heurté l'accoudoir le blessant à la tête.

Ses avocats ont demandé à un tribunal de l'État de l'Illinois, où se trouve Chicago, d'ordonner la préservation de toutes les vidéos de surveillance lors de l'embarquement et de la scène ainsi que la liste des passagers du vol et les compte-rendus de la police aéroportuaire sur l'épisode.

«La préservation et la protection de ces éléments sont nécessaires» pour la suite, écrivent les conseils dans ce document consulté par l'AFP, suggérant une future action en justice contre United Airlines.