La Caisse de dépôt propose un train électrique de 24 stations offrant un service de 20 heures par jour, 7 jours par semaine, entre Montréal, l'aéroport, la couronne nord et la Rive-Sud. La facture sera salée: 5,5 milliards.

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Sa longueur de 67 km en ferait le troisième plus grand train automatisé au monde après Dubaï et Vancouver, avance le promoteur.

Le système léger sur rail reliera Brossard, sur la Rive-Sud, Deux-Montagnes, sur la rive nord, Sainte-Anne-de-Bellevue, à l'ouest, l'aéroport Trudeau et le centre-ville. On ne parle plus de deux trains, mais d'un seul.

Toutes les voies seront doublées et dédiées au système léger sur rail (SLR).

C'est « le projet de transport le plus important des 50 dernières années au Québec », s'est vanté le grand patron de la Caisse, Michael Sabia. « Un réseau qui va dynamiser notre métropole. » 

« J'ai la conviction que ce projet peut transformer Montréal », a-t-il ajouté. « Je suis extrêmement inspiré », a complété Denis Coderre. « Nous entrons dans une nouvelle ère du transport collectif. »

Avec ce mode transport, l'utilisateur sera en mesure de partir du centre-ville et rejoindre l'aéroport en 15 à 20 minutes. La fréquence serait de 6 minutes maximum.

Le projet va créer 7500 emplois pendant sa construction, censée durer 4 ans. Les retombées représentent plus de 3 milliards en 4 ans sur le PIB.

La Caisse s'engage à hauteur de 3 milliards. Des participations d'Ottawa et de Québec sont requises. Christian Dubé, premier VP, Québec, estime à 5 milliards les projets privés qui verront le jour le long du tracé.

« Chaque fois que vous prenez ce train, vous allez solidifier votre retraite », a assuré le patron de la Caisse.

Les prochaines étapes consistent à consulter les parties prenantes ce printemps. Suivra un examen au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement à la fin de l'été.

Photo tirée du communiqué de presse

Le trajet du projet de train électrique

Il est prévu que les premiers SLR rouleront en 2020. Le réseau sera « livré rapidement. Le mot-clé, c'est «rapidement» », a affirmé M. Sabia.

« Une Baie-James à Montréal »

Le projet de SLR de la Caisse de dépôt, « c'est l'équivalent de la Baie-James à Montréal », a déclaré le ministre des Transports Jacques Daoust. « Montréal a besoin d'un coup de fouet. À cause des interconnections, la toile que cela va créer va changer la donne ».

Le projet de 5,5 milliards a été présenté au gouvernement la semaine dernière. Le SLR de 67 kilomètres et de 20 stations empruntera des voies existantes, environ 20 kilomètres de voies seront ajoutées, explique M. Daoust, convaincu que le projet sera prêt pour 2020 comme s'y est engagé la Caisse. Le gouvernement fédéral sera aussi interpellé pour le financement de ce projet de transport collectif non polluant.

« Ils commencent en 2017, et vont être prêts en 2020, pas longtemps après que le pont Champlain soit terminé » observe-t-il. Le projet a aussi l'avantage d'être intégré au réseau existant de métro. « On connecte sur la ligne bleue, la ligne verte et la ligne orange. Tu pars de Brossard, tu laisses l'auto au stationnement incitatif et tu te rends à la gare pour aller à New York en train ou à l'aéroport pour le Sud », explique M. Daoust.

La technologie nécessaire existe, on ne sait pas où seront construites les rames, « mais j'ai une préférence », observe M. Daoust, qui aimerait voir Bombardier à La Pocatière mis à contribution. Les tarifs devraient être semblables aux tarifs actuels, selon les prévisions de la Caisse. Le gouvernement aura à « prendre des réserves » pour freiner la spéculation autour des stations envisagées, les terrains sont déjà identifiés.

Ferrandez enthousiaste

Le chef de l'opposition officielle à l'hôtel de ville, Luc Ferrandez, estime pour sa part qu'il s'agit d'un « magnifique » projet. « C'est un projet qui a l'intelligence de lier les deux éléments structurants du développement d'une ville : le transport et l'habitation. Enfin ! Enfin, on ne construira plus d'immenses complexes d'habitation sans offrir une solution de transport intelligente pour les gens qui choisissent d'habiter dans ces endroits-là. C'est une bonne décision, c'est un beau projet et moi, je suis content que l'argent que l'on donne tous à la Caisse de dépôt pour garantir nos retraites s'investisse dans des investissements adossés à des actifs », a-t-il déclaré vendredi après-midi lors d'un point de presse à l'hôtel de ville.

PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Le grand patron de la Caisse, Michael Sabia, et le maire de Montréal, Denis Coderre