L'investissement de 1 milliard du gouvernement québécois dans Bombardier permettra au fabricant d'avions et de trains de se maintenir à flot pendant quelque temps, mais ce partenariat n'est que l'une des nombreuses mesures visant à consolider la situation financière de l'entreprise, a affirmé le président et le chef de la direction de la multinationale, Alain Bellemare.

En plus de la vente d'une participation minoritaire dans sa division ferroviaire, qui pourrait lui rapporter entre 1 et 2 milliards US selon les analystes, Bombardier réfléchit également aux autres options stratégiques qui s'offrent à elle, dont la vente d'actifs non essentiels et la réduction des coûts liés à certains programmes comme celui du turbopropulseur Q400.

M. Bellemare n'était pas disposé à fournir des détails au sujet des avenues que pourraient emprunter la compagnie, refusant notamment de préciser si elle envisageait de signer des accords semblables à celui conclu avec Québec concernant les C Series pour ses autres programmes.

Le président a dit ne pas aimer discuter des projets de Bombardier en raison des fuites «fâcheuses» dans les médias relativement à la tentative de l'entreprise de vendre une part des C Series à Airbus.

En entrevue dans les bureaux montréalais de la compagnie, Alain Bellemare a assuré que Bombardier continuait d'explorer toutes les possibilités afin de trouver des solutions bénéfiques non seulement pour elle, mais aussi pour ses clients et ses actionnaires.

Plusieurs articles laissent entendre que l'entreprise aurait aussi demandé au moins 350 millions en aide à Ottawa. Le nouveau gouvernement libéral a indiqué qu'il analyserait la requête après son assermentation mercredi.

Bombardier a également déclaré qu'elle essaierait de rendre ses programmes plus concurrentiels en diminuant ses coûts. Elle a souligné que sa proposition de confier la fabrication de certaines pièces du Q400 à des sous-traitants mexicains ou chinois avait été rejetée par ses employés syndiqués de Toronto.

Si le Q400 remporte un certain succès en Amérique du Nord auprès de clients comme WestJet, Encore, Porter et Air Canada, il est trop dispendieux pour les marchés étrangers, dont celui de l'Asie, où domine sa rivale, ATR.

«C'est un bon avion, mais il est trop cher et nous devons réduire les coûts afin de pouvoir baisser le prix», a résumé M. Bellemare, qui n'exclut pas de supprimer des emplois pour atteindre cet objectif.

«Nous allons examiner ce qui serait le mieux pour permettre à l'entreprise d'aller de l'avant et nous tirerons les conclusions appropriées.»

L'action de Bombardier a grimpé de 9 cents ou 6,77% pour atteindre 1,42$, vendredi, à la Bourse de Toronto.