L'avionneur américain Boeing (BA) , qui s'apprête à ouvrir sa première usine en Chine pour éviter d'être distancé par Airbus sur ce juteux marché, a essayé mercredi de rassurer ses salariés américains, inquiets d'une délocalisation des emplois.

«Je veux vous assurer que les accords que nous conclurons peut-être avec nos partenaires chinois n'entraîneront pas de licenciements et ne réduiront pas l'emploi dans les usines d'assemblage du 737 dans l'État de Washington» (ouest), déclare Ray Conner, le patron de la division aviation civile, dans un document interne consulté par l'AFP.

Boeing n'a pas encore officiellement annoncé cette usine mais M. Conner y fait une allusion dans son document.

«Nous sommes en discussions importantes avec des partenaires chinois au sujet d'un partenariat stratégique et de possibles accords de ventes» (d'avions), écrit M. Conner.

«Ces discussions sont à un stade sensible», ajoute le dirigeant.

Une officialisation devrait intervenir ce mercredi dans le cadre de la visite d'État du président Xi Jinping aux États-Unis.

Le groupe de Seattle (ouest) devrait aussi annoncer des commandes de 300 appareils par des compagnies chinoises, soit l'une des plus grosses commandes de l'histoire de l'aviation civile.

Selon des sources proches du dossier, le «partenariat stratégique» dont parle M. Conner est la création d'une coentreprise avec l'avionneur chinois Comac. Elle prendrait de la forme d'une usine, la première implantation hors États-Unis de Boeing, dont la date d'ouverture n'est pas encore connue.

Ce site industriel sera chargé des travaux de finition (aménagement intérieur, peinture) des avions de la famille 737, son monocouloir vedette, commandés par des clients chinois.

La Chine, plus gros marché international de Boeing, représente environ 1 avion livré sur 4 par l'avionneur américain depuis le début de l'année.

Boeing y a perdu beaucoup de terrain face à son rival Airbus, qui y dispose, depuis 2008, d'une usine à Tianjin pour l'assemblage des appareils du programme A320. Le groupe européen se prépare à y ajouter un centre de finition pour gros porteurs A330.

Cette offensive a porté ses fruits puisque les deux groupes se partagent désormais à parts égales ce marché, dont les besoins sont évalués à 6330 avions de lignes supplémentaires sur les 20 prochaines années.

«Quiconque gagne le marché chinois sera le leader mondial», affirme dans son document Ray Conner.

Pour l'instant, Boeing ne révèle pas le lieu de ce site industriel.

Selon le Shanghai Zhengquan Bao, journal financier administré par Chine nouvelle, Boeing envisage de s'établir à Zhoushan, dans la province du Zhejiang.