L'action de Bombardier (T.BBD.B) a connu sa meilleure journée en Bourse depuis octobre 2008 mercredi après la publication d'informations selon lesquelles la multinationale montréalaise aurait reçu une offre d'achat pour sa division de matériel roulant de la part d'une entreprise chinoise.

Le titre de Bombardier a gagné 22,7 % pour clôturer à 1,46 $,

 à la Bourse de Toronto. En cours de séance, il s'est échangé jusqu'à 1,57 $, en hausse de 32 %. Avant mercredi, l'action avait perdu plus de 71 % de sa valeur depuis le début de l'année.

Selon l'agence de presse Reuters, la société d'État Beijing Infrastructure Investment (BII), qui exploite 18 lignes du métro de Pékin, a offert d'acquérir de 60 à 100 % des actions de Bombardier Transport. Le président du conseil d'administration de BII, Tian Zhenqing, aurait fait cette proposition dans une lettre

 adressée le 14 août à son homologue de Bombardier, Pierre Beaudoin.

L'offre donnerait une valeur de 7 à 8 milliards US à Bombardier Transport en incluant la dette.

Une semaine plus tard, le nouveau vice-président aux fusions et acquisitions de Bombardier, Louis Véronneau, a toutefois repoussé les avances des Chinois. «Nous n'envisageons pas de transaction concernant une participation majoritaire dans les circonstances actuelles», a répondu M. Véronneau à M. Zhenqing.

Rappelons que l'entreprise québécoise prévoit céder une participation minoritaire dans Bombardier Transport par le biais d'une inscription à la Bourse de Francfort, cet automne.

«Nous pensons que l'offre de BII donne une idée raisonnable de la valeur de Bombardier Transport dans le cadre d'une entrée en Bourse», a indiqué l'analyste David Tyerman, de la firme Canaccord Genuity, dans une note. M. Tyerman attribue une valeur de 6,2 milliards US à la division.

Bombardier n'a pas voulu commenter l'article de Reuters.

 «Comme nous l'avons déjà mentionné, nous étudions différentes avenues telle qu'une participation potentielle aux regroupements qui s'opèrent dans l'industrie, mais nous ne discuterons pas de nos activités à cet égard ni ne commenterons de rumeurs ou ferons de spéculations à cet effet», a déclaré une porte-parole du groupe, Isabelle Rondeau, au cours d'un entretien téléphonique.

En avril, le Wall Street Journal avait avancé que le nouveau géant chinois du matériel ferroviaire, CRRC, songeait à prendre une participation de contrôle dans Bombardier Transport. CRRC a toutefois nié avoir de telles intentions en juin.

Puis en juillet, le quotidien financier new-yorkais a rapporté que Bombardier et le conglomérat allemand Siemens avaient eu des pourparlers en vue de combiner leurs activités dans le secteur du rail, une information que l'entreprise québécoise a démentie.