Le transporteur aérien CanJet a suspendu ses activités de vols mardi, affirmant qu'il redoublait d'efforts pour trouver un plan d'affaires rentable.

Le président de l'entreprise d'Halifax, Stephen Rowe, a précisé que CanJet ne fermait pas boutique mais qu'il avait dû mettre à pied ses derniers 15 pilotes et environ une quarantaine d'agents de bord.

«Nous n'avons simplement pas trouvé un modèle d'affaires avec lequel nous sommes confortables», a expliqué M. Rowe lors d'un entretien. «Nous allons continuer à chercher. Nous ne fermons pas (...) Nous n'avons pas encore abandonné.»

Le transporteur n'exploitait qu'un seul avion de passagers en vertu d'un contrat avec l'agence de voyages Air Transat lorsque la décision de suspendre les activités a été prise. Cependant, la flotte de CanJet compte toujours quatre Boeing 737, selon les termes de baux qui doivent expirer en mai 2016.

La ligne aérienne, une division de IMP Group, se concentre sur les vols nolisés depuis qu'elle a mis fin à son service de vols réguliers, en 2006.

CanJet a offert ses propres forfaits de voyage aux Caraïbes par l'entremise de Canjet Vacations et offrait des services nolisés en Europe l'an dernier, mais M. Rowe a précisé que ces initiatives n'avaient pas connu le succès espéré.

Selon M. Rowe, le transporteur pourrait renouer avec les vols réguliers, mais la concurrence avec Air Canada et WestJet représenterait un risque.

«Nous avons fait cela à quelques reprises, a-t-il expliqué. C'est un milieu difficile.»

CanJet avait évoqué la féroce concurrence d'Air Canada et de WestJet lorsqu'il a abandonné les vols réguliers en 2006.

Le Syndicat canadien de la fonction publique a pour sa part émis mardi un communiqué dans lequel il affirme que la suspension soudaine des activités de CanJet est une terrible nouvelle pour les agents de bord de l'entreprise.

«(Nous avons) découvert ce matin seulement que CanJet cessait immédiatement ses activités», a déclaré dans le document la conseillère syndicale Lesley Swann, du SCFP. «Notre priorité est d'aider nos membres autant que possible pendant cette période difficile.»

Mme Swann a ajouté que le syndicat avait demandé des renseignements au sujet des indemnités de départ, tout en examinant «toutes les avenue juridiques possibles».

Le président de la division canadienne de l'Association des pilotes de lignes aériennes, Dan Adamus, a rappelé que CanJet comptait jusqu'à 130 pilotes ces dernières années.

«C'est triste parce que c'est une organisation remarquable», a noté M. Adamus lors d'un entretien. «La majorité (des travailleurs) viennent de la côte Est et sont très loyaux envers la ligne aérienne.»

Selon M. Adamus, le transporteur a dû suspendre les activités avant d'avoir de la difficulté à rester rentable. «Ils ont réussi à sortir des lapins de leurs chapeaux par le passé», a-t-il dit.

En avril 2014, Air Transat a rompu ses liens avec CanJet en ne renouvelant pas un contrat qu'elle avait avec elle depuis 2009. En vertu de cet accord de cinq ans, Air Transat utilisait les appareils de CanJet pour desservir plus de 20 villes canadiennes et environ 20 destinations de vacances.

Plus tôt cette année, CanJet a mis à pied environ la moitié de ses 100 pilotes et des dizaines d'agents de bord permanents et saisonniers.