Unifor a relancé ses efforts pour syndiquer les travailleurs de Bell Helicopter Textron Canada alors qu'une vague de licenciements balaie l'entreprise.

La semaine dernière, des représentants d'Unifor ont distribué des tracts à la sortie de l'usine de Bell Helicopter à Mirabel.

«Ce n'est pas la première fois qu'on fait ça, ce n'est sûrement pas la dernière, a déclaré le directeur adjoint d'Unifor Québec, Sylvain Martin, dans un entretien téléphonique avec La Presse Affaires. Je ne peux pas donner de détails, le Code du travail nous oblige à la discrétion, mais c'est un secret de polichinelle que nous essayons de les syndiquer.»

Les employés de Bell Helicopter traversent justement une période extrêmement dure. Après une première vague de licenciements, qui a entraîné la perte de 150 emplois en juin, l'entreprise procède présentement à une deuxième vague de licenciements qui devrait se traduire par l'élimination de 200 à 250 emplois.

Ce processus devrait se terminer au début de décembre. La direction de Bell Helicopter ne peut cependant pas promettre qu'il n'y aura pas d'autres pertes d'emplois dans l'avenir.

«Le marché continue à être plus faible que ce qui était prévu, nous continuons à évaluer quelle serait la taille idéale pour nos effectifs, mais notre plan, c'est d'avoir tout terminé au début de décembre et de commencer l'année 2015 avec la taille idéale, a affirmé en entrevue le président de Bell Helicopter Textron Canada, Barry Kohler. La douleur devrait être derrière nous.»

Rien à voir

M. Martin a affirmé que la nouvelle campagne d'Unifor n'avait rien à voir avec la dernière vague de licenciements chez Bell Helicopter.

«C'est un adon, a-t-il affirmé. Quand on décide d'aller voir les gens pour les informer ou tenter de les syndiquer, c'est prévu de longue date», a-t-il soutenu.

Il a affirmé que la syndicalisation des travailleurs de Bell Helicopter serait bénéfique pour ceux-ci, mais aussi pour Unifor, qui veut augmenter sa présence dans le secteur de l'aéronautique.

Déjà, Unifor représente les employés de Pratt&Whitney Canada, d'Héroux-Devtek et du Centre de finition de Bombardier.

«Plus on représente de gens, plus on est capable d'avoir une crédibilité auprès du gouvernement lorsqu'on les rencontre», a déclaré M. Martin.

M. Kohler était au courant de la visite des représentants d'Unifor à Mirabel. Il a rappelé que dans le passé, les tentatives pour syndiquer les employés de Bell Helicopter Textron Canada n'avaient jamais porté leurs fruits.

«Nous pensons que notre modèle, implanté depuis 28 ans, est très cohérent et fructueux, a-t-il déclaré. Il permet un dialogue ouvert avec les employés. Nous pensons qu'il continuera à être couronné de succès pendant des années et des années.»