Une commande ferme pour 40 appareils de la CSeries est venue couronner une très bonne semaine pour Bombardier.

La société de location Macquarie AirFinance a passé une commande ferme pour 40 appareils CS300, le plus gros membre de la famille CSeries avec 135 places. Cette commande est assortie d'options pour 10 appareils supplémentaires.

Ce contrat, annoncé vendredi, aurait une valeur totale de 3,6 milliards US au prix de détail.

La veille, l'avionneur avait confirmé que son deuxième avion d'essai (Flight Testing Vehicle 2, ou FTV2) avait effectué des vols alors que son système de commandes électriques fonctionnait en « mode normal ».

Jusqu'alors, les pilotes utilisaient le « mode direct » pour effectuer les vols d'essai.

« C'est une bonne nouvelle, a déclaré le porte-parole de Bombardier Avions commerciaux, Marc Duchesne, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Cela veut dire que le système de commandes de vol électrique fonctionne à 100 %. Nous avons testé le logiciel pour le mode normal dans nos logiciels. C'est la première fois que nous l'utilisions sur un avion en vol. »

Le mode normal

Le mode normal est celui qu'utiliseront les pilotes commerciaux de la CSeries. Le système vient réduire la charge de travail des pilotes et les encadre de façon à ce que l'appareil vole à l'intérieur de paramètres précis. Ceci permet notamment d'assurer la sécurité et le confort des passagers.

Le mode direct ne contraint pas les pilotes. Il leur permet donc de pousser l'appareil à ses limites au cours des vols d'essai.

« Le mode normal est celui qui intéresse le plus les autorités responsables de la certification parce que l'appareil va fonctionner presque toujours selon ce mode lors des vols commerciaux, observe Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, dans un rapport d'analyse. Nous pensons que cette annonce de Bombardier constitue un progrès important pour le programme de la CSeries parce qu'elle confirme que Bombardier a été capable de résoudre plusieurs problèmes de logiciels qui avaient retardé le programme. »

La CSeries a repris ses vols d'essai le 7 septembre, après une interruption de plus de trois mois. Le 29 mai dernier, l'explosion d'un moteur sur le FTV1 avait forcé Bombardier à clouer ses appareils CSeries au sol.

L'incident est arrivé à un bien mauvais moment: l'avionneur a été incapable de faire voler la CSeries au Salon aéronautique de Farnborough, comme il l'avait espéré.

La commande de Macquarie AirFinance arrive donc à point nommé, moins de trois semaines après la reprise des vols d'essai.

Benoît Poirier croit que d'autres commandes s'en viennent. La semaine dernière, Sébastien Mullot, directeur du programme de la CSeries, a révélé que Bombardier était en discussions avancées avec deux clients chinois potentiels pour la CSeries.

« Nous croyons que certains clients attendent des niveaux de performance garantis avant de passer une commande », écrit M Poirier.

L'analyste accueille de façon positive la commande de Macquarie. À l'heure actuelle, la société loue 136 appareils à 73 exploitants dans 43 pays.

« Nous sommes très positifs au sujet des commandes placées par des sociétés de location, écrit M. Poirier. Elles permettent de diversifier la base de clients et de renforcer la présence de Bombardier dans le service après-vente, en plus de constituer un signal clair de la demande pour ce type d'appareils. »

Le marché a également semblé apprécier l'annonce. L'action de catégorie B de Bombardier a grimpé de 12 cents pour clôturer à 3,63 $ à la Bourse de Toronto vendredi, un gain de 3,4 %.

Carnet de commandes de la CSeries

Commandes fermes:

CS100: 63 CS300:180

Options et offres d'achat conditionnelles: 320

Prix de détail:

CS100: 63 millions US

CS300: 72 millions US