Les négociations entre le principal syndicat de pilotes d'Air France et la direction «ont achoppé» dimanche, a indiqué le syndicat SNPL à l'AFP, confirmant qu'un mouvement de grève débuterait bien lundi.

«Les négociations sont terminées et ont achoppé», «nous ne sommes pas du tout d'accord», a déclaré Jean-Louis Barber, président de ce syndicat majoritaire qui s'oppose aux conditions d'expansion de la filiale à bas coûts de la compagnie, Transavia.

Air France prévoit d'assurer moins d'un vol sur deux (48 %) lundi. La compagnie conseille «à ses clients ayant réservé un vol entre le 15 et le 22 septembre de reporter leur voyage, de changer leur billet sans frais» ou de «se faire rembourser».

M. Barber a toutefois précisé que des discussions se poursuivraient «lundi à 10 h en pleinière», avec l'ensemble des syndicats représentatifs.

De son côté, le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a confirmé sur TF1 que les négociations «n'étaient pas terminées». «Nous allons encore avoir des séances de négociations», «nous avons proposé beaucoup de choses» aux pilotes, a-t-il dit.

Le patron du 2e groupe européen a défendu bec et ongles son projet de développement de la filiale Transavia: «toute l'idée, c'est de développer Transavia pour en faire un outil de reconquête du marché» dans un contexte de «concurrence terrible», a-t-il plaidé.

«Qu'est ce qu'on veut faire? Acheter 23 avions en France pour porter le nombre d'avions à peu près à 37, créer à peu près 1000 emplois dont 250 contrats de pilotes», «c'est un projet magnifique», a-t-il poursuivi.

«Je dis aux pilotes : "vous n'avez rien à perdre, mais tout à gagner"», «si on ne peut pas le faire, ce sera au détriment de tout le monde», a-t-il conclu.

Le SNPL (majoritaire) a appelé à une grève reconductible du 15 au 22 septembre. Le Spaf, deuxième syndicat, et Alter (non représentatif) jusqu'au 18. Un mouvement d'une semaine serait le plus long conflit mené par des pilotes d'Air France depuis 1998.

La direction évalue à «10 à 15 millions» d'euros par jour le coût de cette grève.

Le PDG d'Air France-KLM avait rejeté la semaine dernière la principale revendication des syndicats: un contrat unique pour les pilotes aux conditions actuelles d'Air France pour tous les avions de plus de 100/110 places, quelle que soit la compagnie du groupe Air France (Air France, Hop!, Transavia).