Le Québec est dans la course pour l'obtention d'une nouvelle usine d'Héroux-Devtek.

Au cours des deux prochaines années, le fabricant de Longueuil investira 90 millions de dollars dans ses installations existantes et dans une nouvelle usine afin de mettre en oeuvre le plus important contrat de fabrication de trains d'atterrissage de son histoire. En vertu de ce contrat, annoncé en septembre dernier, Héroux-Devtek fournira les systèmes complets de trains d'atterrissage du Boeing 777 et de sa nouvelle version, le Boeing 777X, à partir de 2017.

La majeure partie de cet investissement, soit 65 millions, portera sur de l'équipement.

«À l'heure actuelle, nous ne pouvons pas donner davantage de détails sur la localisation spécifique de ces investissements parce qu'il reste encore des éléments à finaliser, mais nous sommes très excités par notre plan», a déclaré hier le président et chef de la direction d'Héroux-Devtek, Gilles Labbé, au cours d'une conférence téléphonique destinée aux analystes financiers à l'occasion de la divulgation des résultats du quatrième trimestre.

Il a spécifié qu'Héroux-Devtek avait finalement décidé de ne pas s'installer dans un pays à faibles coûts. «Nous allons rester à l'intérieur du Canada et des États-Unis», a-t-il déclaré.

Recherche de financement

M. Labbé a indiqué qu'il avait bon espoir d'obtenir du financement en vertu de programmes gouvernementaux. Il n'a pas voulu préciser s'il s'agirait de prêts ou de subventions.

Dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires, M. Labbé a mentionné que des discussions avaient lieu avec, «entre autres», le gouvernement du Québec.

Il a également indiqué que la nouvelle usine serait située aux alentours d'installations existantes d'Héroux-Devtek.

À l'heure actuelle, Héroux-Devtek a des installations au Québec, en Ontario, en Ohio et au Kansas. C'est à Kitchener, en Ontario, que l'entreprise construit ses plus gros trains d'atterrissage.

Héroux-Devtek devrait annoncer sa décision très bientôt, peut-être à l'occasion du Salon aéronautique de Farnborough, à la mi-juillet. «Peut-être avant», a ajouté M. Labbé.

Cette augmentation de capacité devrait entraîner la création d'une centaine d'emplois au cours des trois prochaines années. Elle devrait aussi permettre d'en conserver.

«C'est très important parce que nous automatisons de plus en plus la production pour être plus compétitifs», a déclaré le grand patron d'Héroux-Devtek.

Grâce notamment au nouveau contrat pour le Boeing 777 et à l'acquisition du fabricant de trains d'atterrissage APPH, basé au Royaume-Uni et à Wichita (Kansas), Héroux-Devtek devrait réaliser un chiffre d'affaires de 500 millions d'ici cinq ans.

Hausse des ventes

L'apport d'APPH au quatrième trimestre a permis à Héroux-Devtek de réaliser des ventes de 91,2 millions, soit une augmentation de 23,6% par rapport au quatrième trimestre de l'exercice précédent. Les analystes s'attendaient à des ventes de seulement 77 millions.

Pour l'ensemble de l'exercice 2013-2014, les ventes découlant des activités poursuivies ont atteint 272 millions comparativement à 257 millions pour l'exercice précédent.

Le bénéfice net découlant des activités poursuivies est passé de 13,4 millions en 2012-2013 à 9,2 millions en 2013-2014. Par action, le bénéfice net est ainsi passé de 43 cents à 29 cents.

En parlant d'activités poursuivies, Héroux-Devtek fait abstraction des résultats liés à ses activités de production d'aérostructures et de turbines industrielles, vendues en août 2012.

Le titre d'Héroux-Devtek a bondi de 6,1% à la Bourse de Toronto hier, clôturant à 12,20$.