La société française Aerolia, qui a annoncé l'an dernier son implantation prochaine en sol québécois, va atterrir à Mirabel. C'est la société Aéroports de Montréal (ADM) qui a pris à sa charge les coûts de construction de l'usine qui ouvrira ses portes en janvier prochain.

Les gens de la grappe québécoise de l'aéronautique fondent beaucoup d'espoir dans la venue de cette entreprise française, considérée comme un intégrateur dans son domaine.

Areolia construit pour Airbus les pointes de tous ses appareils (toute la partie avant jusqu'à la porte). Elle emploie 3500 personnes dans ses divisions d'ingénierie et de fabrication et la société a récemment obtenu le mandat de construire le fuselage central des nouveaux Global 7000 et 8000 de Bombardier.

Filiale du géant EADS, le consortium qui chapeaute Airbus, Aerolia a choisi de s'établir au Québec même si les prochains Global seront assemblés en Ontario.

«On aimait bien le dynamisme et la présence forte des entreprises québécoises de l'aéronautique. À Mirabel, nous allons avoir comme voisins Bombardier, Pratt&Whitney, Mecachrome et L3. Ça va être stimulant», a expliqué hier à La Presse la PDG d'Aerolia Canada, Marie-Agnès Veve.

La société emploie déjà 50 ingénieurs et 75 contractuels à Montréal. En janvier prochain, ils seront 150 à travailler dans la nouvelle usine.

La société Aéroports de Montréal a offert à Aerolia d'implanter et de construire à ses frais sa nouvelle usine, sur ses terrains à proximité de l'ancien aéroport de Mirabel.

«Pour nous, c'est une première. Le contrat avec Aerolia a été signé il y a deux jours, mais ça fait un an que l'on travaille sur le projet. L'usine de 80 000 pi2 sera prête en janvier prochain et on a prévu l'espace nécessaire pour éventuellement doubler sa superficie», ont expliqué les responsables d'Aéroports de Montréal.

C'est que Marie-Agnès Veve espère bien répliquer le succès que connaît Aerolia en France au Québec.

«On débute avec le fuselage central des Global de Bombardier, mais on veut obtenir des mandats des constructeurs nord-américains, que ce soit Boeing, Bell Helicopter, Gulfstream ou Cessna», a dit Mme Veve.

Le fait qu'Airbus inaugurera bientôt sa première usine aux États-Unis, à Mobile, en Alabama, ne garantit pas que l'usine de Mirabel obtiendra les contrats de fabrication des pointes des Airbus 320 qui y seront assemblés.

«On a fabriqué, en 2012, 600 pointes d'avion dans nos installations françaises. Elles sont en mesure de produire à grand volume. On verra ce que l'avenir nous réservera, mais notre but premier, c'est de servir les constructeurs nord-américains», expose la PDG.