Le grand patron de Porter Airlines, Robert Deluce, croit que les conseillers municipaux donneront le feu vert à son projet de faire voler des avions CSeries à partir de l'aéroport situé au centre-ville de Toronto parce que la compagnie aérienne a trouvé des solutions aux problèmes techniques qui constituaient les principaux obstacles à la proposition.

«Je pense que nous avons d'excellentes chances d'obtenir les approbations requises qui pourraient permettre à ces biréacteurs d'entrer en service dès janvier 2016», a déclaré le président et chef de la direction de Porter lors d'un entretien à Montréal, où il était de passage lundi pour recevoir un doctorat honorifique de l'Université McGill.

Adam Vaughan, conseiller municipal à la Ville de Toronto, a toutefois affirmé être certain que le projet de Porter serait rejeté lorsqu'il serait de retour au conseil municipal pour le vote final. Récemment, le conseil a voté à 29 voix contre 15 pour envoyer la proposition au personnel de la Ville afin qu'il fasse l'objet d'études et de recommandations.

Mais M. Vaughan a révélé que la majorité des conseillers ayant voté oui dans ce cas l'avaient fait pour recueillir davantage de renseignements afin de mieux étayer leurs arguments contre le projet.

Selon lui, il est impossible que la Ville évalue adéquatement les impacts potentiels du projet, notamment sur le plan environnemental, avant la date limite de juillet fixée par Porter.

Il a décrit les tentatives de Robert Deluce pour promouvoir le projet comme étant une campagne de marketing dont l'objectif réel est de trouver un acheteur pour Porter.

M. Deluce a démenti cette assertion et a soutenu que les biréacteurs de la CSeries, construits par Bombardier, feraient aussi peu de bruit que les turbopropulseurs Q400 présentement utilisés par Porter et que la zone d'exclusion pour les bateaux ne serait pas touchée par le projet, même s'il prévoit l'allongement de la piste de 168 mètres à chaque extrémité.

Une fois les questions du bruit et de la zone d'exclusion réglées, il ne subsiste plus d'inquiétude raisonnable pour rejeter le projet, a-t-il estimé.

L'appui du conseil municipal est essentiel pour amender l'accord tripartite entre la Ville, la gouvernement fédéral et les autorités portuaires qui interdit aux biréacteurs de se poser ou de décoller à l'aéroport Billy-Bishop sauf dans des circonstances exceptionnelles.

Robert Deluce a affirmé que les efforts de Porter pour gagner le soutien du conseil ne seraient pas minés par la controverse entourant le maire Rob Ford, l'un des plus importants partisans de la proposition. Il a ajouté que la compagnie aérienne n'avait jamais compté sur M. Ford et son frère, le conseiller Doug Ford, pour défendre le projet.

«Nous apprécions le fait qu'ils nous accordent leur voix, mais nous avons bon espoir d'obtenir le soutien de nombreux conseillers», a précisé M. Deluce.

Rob Ford a démenti il y a quelques jours les allégations selon lesquelles il aurait fumé du crack alors que son frère a nié les rumeurs disant qu'il aurait vendu du haschisch quand il était jeune.

Porter Airlines a conclu le mois dernier avec Bombardier (TSX:BBD.B) une entente d'achat conditionnelle pour 12 avions CS100, avec des options sur 18 autres appareils, d'une valeur d'environ 2,08 milliards $US. Ces avions lui permettraient de desservir Los Angeles, la Floride, Calgary et les Caraïbes à partir de Toronto.