L'action de Bombardier (T.BBD.B) a plongé de plus de 9 % jeudi après la publication de résultats trimestriels décevants.

Le titre a perdu 39 cents pour clôturer à 3,89 $, à la Bourse de Toronto. Près de 39 millions d'actions ont changé de mains. Il faut dire que l'action avait connu une bonne progression depuis le creux de 2,99 $ atteint en novembre.

Au quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 décembre, la multinationale montréalaise a enregistré des profits nets d'à peine 14 millions de dollars US (0 cent US par action), en forte baisse par rapport aux 214 millions de dollars US (12 cents US par action) dégagés pendant la même période de 2011.

En excluant les éléments exceptionnels, qui comprennent notamment des frais de 119 millions de dollars US liés à la suppression de 1200 postes, le bénéfice par action s'est établi à 10 cents US, en deçà des attentes des analystes financiers, qui tablaient sur 12 cents US.

Le chiffre d'affaires trimestriel s'est élevé à 4,8 milliards de dollars, en hausse de 10,2 %. Encore là, les analystes espéraient plus, prévoyant des revenus d'au moins 5 milliards de dollars US.

Bombardier termine l'année 2012 avec des profits nets de 598 millions de dollars US (32 cents US par action), en baisse de 28,6 % par rapport aux 837 millions de dollars US (47 cents US par action) engrangés en 2011. Les revenus annuels ont reculé de 8,6 % pour se chiffrer à 16,8 milliards de dollars US.

«Nos résultats de 2012 ne sont pas représentatifs de notre potentiel», a déclaré le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, avant de se montrer optimiste pour l'avenir.

«C'est une période passionnante pour Bombardier et nous sommes sur le point de voir une importante croissance des revenus», a-t-il indiqué, en évoquant des ventes additionnelles de 8 à 12 milliards de dollars US par année à moyen terme.

Chez Bombardier Aéronautique, les revenus ont été de 2,6 milliards de dollars US au quatrième trimestre, comparativement à 2 milliards de dollars US pendant la même période de 2011 (celle-ci ne comportait toutefois que deux mois en raison du changement de la date de fin d'exercice). Le bénéfice net avant intérêts et impôts (BAII) a atteint 89 millions de dollars US, en baisse de 29,9 % par rapport aux 127 millions de dollars US du quatrième trimestre de 2011.

Pour l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires de Bombardier Aéronautique a progressé de 7,7 % et s'est établi à 4,6 milliards de dollars US. Le BAII s'est chiffré à 405 millions de dollars US, en baisse de 19,3 %.

Du côté de la division ferroviaire, Bombardier Transport, les revenus trimestriels ont atteint 2,2 milliards de dollars, en baisse de 6,2 % par rapport à 2011. La division a subi une perte avant intérêts et impôts de 77 millions de dollars US alors qu'elle avait enregistré un BAII de 166 millions de dollars US l'année précédente.

En 2012, Bombardier Transport a vu ses revenus chuter de 16,5 % pour atteindre 8,1 milliards de dollars US. Le BAII a fondu encore plus, passant de 700 à 290 millions de dollars US.

Le géant a du mal à améliorer sa rentabilité. Bombardier Transport a reporté à l'année prochaine l'atteinte de son objectif de dégager une marge bénéficiaire d'exploitation de 8 %.

Chez Bombardier Aéronautique, la marge d'exploitation devrait en 2013 être semblable à celle obtenue en 2012, soit 4,7 %. Elle devrait remonter à 6 % en 2014, et ce, malgré l'impact dilutif de la mise en service des avions CSeries. Comme c'est généralement le cas dans l'industrie, les premiers appareils vendus dans une nouvelle gamme sont moins rentables - voire pas du tout.

Bombardier a par ailleurs confirmé jeudi le report à l'été 2014 du lancement de son nouvel avion d'affaires Learjet 85, qui devait entrer en service cette année.

L'automne dernier, l'avionneur avait repoussé de six mois le premier vol de la CSeries, qui doit désormais avoir lieu d'ici la fin juin.

De plus, dans le but de réduire ses dépenses, Bombardier a décidé de combiner la future usine d'assemblage de la CSeries à celle des jets régionaux CRJ, à Mirabel. L'intention initiale de l'entreprise était de construire, à Mirabel, des installations autonomes pour la CSeries.

Au 31 décembre, le carnet de commandes des deux divisions de Bombardier atteignait la valeur record de 66,6 milliards de dollars US, soit 13,7 % de plus qu'à la fin septembre.