Les vents puissants et les fortes pluies de l'ouragan Sandy, qui pourraient durer plusieurs jours, ont causé l'annulation de plus de 12 000 vols à destination ou au départ de la côte est des États-Unis.

Des milliers de personnes étaient coincées aux États-Unis ou au contraire bloquées en Asie et en Europe sans pouvoir rentrer chez elles, leurs vacances ou voyages d'affaires gâchés.

Trois aéroports secondaires de la côte est étaient fermés lundi, tandis que certains aéroports de premier plan et situés largement dans les terres comme celui de Philadelphie voyaient malgré tout la majorité de leur activité paralysée.

Au total, 1305 vols avaient déjà été annulés dimanche d'après le site spécialisé flightaware.com, 7039 l'ont été lundi, dont 1220 à Philadelphie et environ 1000 dans chacun des trois aéroports de New York.

Quelque 3726 vols supplémentaires étaient annulés pour la journée de mardi et 298 pour mercredi.

Pablo Gomez, 41 ans, a décidé de prendre la voiture et de conduire 1300 kilomètres de New York à Chicago, où il réside, après avoir appris que son vol de retour, qui devait partir à 6 heures ce matin, était annulé.

«C'était épuisant de conduire, mais ils ont dit que sinon je n'aurais probablement pas de vol de retour avant jeudi», explique-t-il à l'AFP.

M. Gomez a choisi de quitter New York dimanche soir avant l'arrivée de l'ouragan et une possible fermeture des autoroutes. Il devait arriver chez lui tard lundi.

«La route n'est pas trop mauvaise, il y a juste beaucoup de pluie», raconte ce professeur d'université lors d'une pause dans l'Ohio.

À l'aéroport «au moins, je suis en sécurité»

Joelle Carota, une étudiante italienne de 21 ans rencontrée à l'aéroport National-Reagan de Washington, attendait un vol pour Rochester, dans l'État de New York, prenant son mal en patience.

Elle a dormi dimanche soir dans un siège à l'aéroport et prévoyait la même chose pour lundi soir, mais prenait sa mésaventure avec calme, sachant à quel point voyager pendant cet ouragan pourrait s'avérer dangereux.

«J'ai toujours vu ce genre d'événements à la télévision. Maintenant c'est moi qui y suis et c'est un peu bizarre», admet cette étudiante en anglais et espagnol au Nazareth College de Rochester. «Ici au moins, je suis en sécurité», concède-t-elle à l'AFP.

Damien Cirotteau, 35 ans, était en vacances avec sa femme et ses deux enfants à New York depuis une semaine et devait partir à San Francisco lundi soir, mais son vol a été annulé. Ses billets ont été déplacés à vendredi.

Entre-temps, il risque de se retrouver sans toit, sauf si les prochains occupants de l'appartement qu'il a loué voient eux aussi leur voyage perturbé: «on va voir demain, ils doivent arriver de Pologne et il y a de grandes chances qu'ils ne puissent pas prendre leur avion».

Le nombre d'avions cloués au sol pourrait encore s'accroître alors que l'ouragan surnommé «Frankenstorm», puisqu'il précède tout juste la fête de l'Halloween mercredi aux États-Unis, progressait vers New York.

L'ouragan pourrait se transformer en blizzard neigeux lorsqu'il rencontrera des vents froids venus du Canada.

La compagnie aérienne American Airlines a ainsi «suspendu ses opérations dans certains aéroports de la côte est depuis dimanche soir 22H00 jusqu'à environ mercredi», selon un communiqué.

Elle avertit qu'il est «possible qu'après le passage de l'ouragan Sandy d'autres vols soient retardés ou annulés».

Le métro, bus et les trains de banlieue ne fonctionnaient pas dans les agglomérations de New York, Philadelphie et Washington, tout comme les trains grandes lignes de la compagnie Amtrak.

Eurocontrol, l'organisation européenne de la sécurité du transport aérien, a indiqué que 300 des quelque 500 vols entre l'Europe et les États-Unis avaient été annulés et que ce nombre pourrait grimper.

Des vols à destination ou en provenance de toutes les régions du monde étaient également affectés, notamment Hong Kong, l'Inde, le Japon ou l'Amérique latine.