Transat (T.TRZ.B) a annoncé hier la vente de sa filiale de services aéroportuaires Handlex à la multinationale Servisair.

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Le voyagiste a soutenu qu'il s'agissait d'une décision stratégique. Il ne s'agit pas de renflouer les coffres après quelques trimestres difficiles.

«Nous avons un super bon bilan financier, a déclaré la porte-parole de Transat, Debbie Cabana, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires hier. Ce n'est pas dans l'optique d'obtenir plus de liquidités, mais de se concentrer sur notre coeur de métier, sur nos activités de voyagiste. C'est sûr que notre objectif est de renouer avec la rentablité, nous travaillons à redresser la situation, mais il n'y a pas de projet de se départir d'autres filiales.»

L'analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, a fait observer que Transat avait terminé le premier trimestre avec 213 millions de dollars en liquidités.

«Nous ne croyons pas que la situation financière de Transat constitue un problème, a-t-il écrit dans un rapport. Nous ne pensons pas que cette initiative surprenne le marché parce qu'Handlex ne faisait pas partie des activités principales de Transat et parce que la direction avait déjà fait savoir qu'elle considérait l'idée d'une telle vente.»

Transat n'a pas révélé la valeur de la transaction.

Avec 1200 employés, Handlex fournit divers services à Montréal, Toronto et Vancouver, comme l'enregistrement des passagers, la manutention des bagages et du fret et le nettoyage d'appareils, pour Air Transat et pour un certain nombre d'autres transporteurs.

Servisair, filiale du groupe européen Derichebourg, est très présente au Canada dans les mêmes secteurs d'activité. Au Québec, elle emploie plus de 300 personnes à Montréal, Québec, Bagotville et Sept-Îles.

Dans le reste du pays, elle est notamment présente à Calgary, Edmonton et Halifax. D'ailleurs, elle fournit des services à Air Transat dans les aéroports où Handlex n'est pas présente.

«Nous avons déjà de très bonnes relations avec Air Transat, nos activités s'emboîtent parfaitement bien», a déclaré la porte-parole de Servisair, Nadia Maghames.

Elle a indiqué que le secteur des services aéroportuaires était très compétitif.

«Il y a plusieurs joueurs au Canada, pour un marché assez restreint, a-t-elle expliqué. La transaction nous permet de mieux nous positionner face à nos concurrents.»

Le syndicat des Teamsters, qui représente un grand nombre d'employés d'Handlex, a été surpris par la vente de la filiale. Le porte-parole de la section locale 1999, Stéphane Lacroix, s'est cependant montré rassurant.

«Nos avocats sont en train d'étudier les documents, mais pour l'instant, on ne s'attend pas à des mises à pied», a-t-il déclaré.

Handlex avait fait l'objet d'un lock-out en février 2011, mais Mme Cabana a affirmé que la vente de la filiale n'avait rien à voir avec ce conflit de travail.

L'action de catégorie B de Transat a perdu neuf cents pour clôturer à 4,86$ à la Bourse de Toronto hier, une baisse de 1,8%.