Air Canada a affiché vendredi une perte nette de 124 millions $ pour le troisième trimestre, ce que le transporteur aérien a notamment attribué à la hausse des coûts du carburant et à l'impact des fluctuations des taux de change.

Même si la perte par action avant ajustement s'élève à 45 cents, les résultats d'Air Canada surpassent les attentes des analystes.

Pour le même trimestre l'an dernier, le transporteur avait présenté un bénéfice de 317 millions $, ou 1,10 $ par action.

En excluant les pertes de change, le bénéfice ajusté s'est établi à 270 millions $, ou 55 cents par action, soit 7 cents de plus que la prévision des experts interrogés par la firme Thomson Reuters.

Les revenus d'exploitation ont atteint 3,24 milliards $, comparativement à 3,03 milliards $ un an plus tôt, ce qui s'est aussi avéré supérieur aux attentes.

Air Canada a aussi fait savoir, vendredi, que la livraison de ses nouveaux appareils Boeing 787 Dreamliner - une pièce centrale de la stratégie du transporteur pour renouveler sa flotte avec des appareils long-courrier moins énergivores - était de nouveau retardée et ne débuterait pas avant 2014.

La livraison de sept appareils, qui devait débuter pendant le quatrième trimestre de 2013, est maintenant prévue pour le premier semestre de l'année suivante. Air Canada négocie avec Boeing pour la livraison des 30 autres appareils.

Les dépenses du transporteur ont progressé de neuf pour cent à 252 millions $, notamment en raison d'une hausse de 47 pour cent de ses coûts de carburant. La robustesse du dollar canadien a aidé à amortir l'impact d'autres dépenses en devises étrangères.

«Nous avons connu une croissance importante de nos revenus pendant le trimestre, mais cette hausse n'a pas pu suivre celle des charges d'exploitation, compte tenu du coût plus élevé du carburant», a dit le président et chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu, lors d'une conférence téléphonique.

Air Canada a effacé de manière définitive des coûts de 530 millions $ de son système et demeure déterminée à mettre sur pied un transporteur à rabais pour atteindre une rentabilité à long terme.

«La réforme du régime de retraite et la participation à un transporteur à rabais sont des questions épineuses et émotives qui suscitent l'inquiétude des employés chez d'autres transporteurs qui s'attaquent aux mêmes questions, a ajouté M. Rovinescu.

«Même si les prochaines séances de négociations collectives s'annoncent difficiles, je demeure prudemment optimiste de nous voir réussir à nous entendre avec tous nos syndicats.»

Le transporteur n'a pas voulu dire combien il a perdu en raison des conflits de travail, mais le directeur financier a affirmé que la somme n'était pas très importante.

L'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a jugé les résultats meilleurs que prévus grâce aux plus grandes réductions des coûts.

«Cependant, la société doit toujours affronter plusieurs vents contraires, notamment ses conflits de travail toujours irrésolus, et la hausse des coûts du carburants», a-t-il écrit dans un rapport.

Air Canada prévoit augmenter sa capacité de seulement 1,5 pour cent l'an prochain, en raison de la faiblesse de l'économie. M. Rovinescu a toutefois prévenu que le transporteur serait en mesure de s'ajuster rapidement si l'économie s'affaiblissait encore plus que prévu.

L'action d'Air Canada [[|ticker sym='AC-B.TO'|]] a cédé vendredi 4 cents à la Bourse de Toronto, où elle a terminé les échanges à 1,36 $.