Avec une nouvelle identité, Aimia, le Groupe Aéroplan entend profiter du ralentissement économique pour faire des gains aux dépens de ses compétiteurs.

«Nous essayons de tirer avantage de la récession, alors que plusieurs entreprises sont hésitantes, pour investir dans de nouvelles technologies de marketing et dans de nouveaux marchés géographiques», a déclaré le président et chef de la direction d'Aimia, Rupert Duchesne, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Il a affirmé que plusieurs économies émergentes comme le Mexique et l'Inde connaissaient une bonne croissance.

«Il faut rechercher les endroits en croissance, a-t-il poursuivi. Si vous investissez maintenant, vous pouvez croître avec eux. Si vous attendez quatre ou cinq ans après la fin de la récession, vous pouvez manquer le bateau. Alors, au cours des 18 prochains mois, nous voulons prendre de l'avance et procéder à des investissements grâce à notre bilan solide.»

Le changement d'identité de Groupe Aéroplan, qui exploite des programmes de fidélisation comme Aéroplan au Canada, Nectar au Royaume-Uni et Air Miles Middle East, fait partie de sa stratégie d'internationalisation. Le groupe change de nom, mais pas les programmes eux-mêmes, qui conserveront leur identité.

«Aéroplan est une marque très forte et très pertinente au Canada, mais pas à l'étranger, a indiqué M. Duchesne. En outre, cette marque est liée étroitement au transport aérien, alors que nos programmes au Royaume-Uni, en Italie et au Chili sont essentiellement liés aux commerce de détail. Le nom n'était donc pas pertinent pour l'ensemble du groupe.»

Aimia exploite ses propres programmes de fidélisation, mais elle offre également ses services pour lancer ou gérer des programmes ou pour analyser des tendances.

Aimia a d'ailleurs profité de l'annonce de sa nouvelle identité pour faire connaître les résultats d'un sondage réalisé cet été par Harris Interactive au Canada, au Royaume-Uni et au Canada pour connaître les attitudes et les attentes de la génération Y, soit les personnes âgées de 19 à 29 ans. Aimia s'intéressait surtout aux implications de ces découvertes sur les programmes de fidélisation.

Première découverte, les jeunes de la génération Y veulent avoir des récompenses rapidement, dans les 30 jours. L'idée d'attendre des années pour une grosse récompense ne les emballe pas comme elle a pu emballer les générations précédentes.

Les jeunes de cette génération sont prêts à partager de l'information sur leurs habitudes d'achat, à la condition qu'on les récompense.

«Ma génération était prête à partager de l'information sans rien attendre en retour, à la condition qu'elle se sente en sécurité», a affirmé M. Duchesne, âgé de 52 ans.

Les jeunes profitent de la technologie mobile pour faire des comparaisons à l'intérieur même des magasins.

«Nous n'avons jamais fait ça, a déclaré M. Duchesne. Les personnes les plus avancées, technologiquement parlant, font des recherches de prix sur internet avant de quitter la maison.»

Une autre découverte: les jeunes de la génération Y s'attendent à des récompenses s'ils parlent de leurs achats avec leurs amis.

«Traditionnellement, les détaillants ne donnaient aucun incitatif à leurs clients pour qu'ils parlent d'eux, a rappelé M. Duchesne. Dans cette nouvelle ère numérique, tout le processus post-achat est fondamentalement important et peut influencer des ventes futures.»

Le grand patron d'Aimia a indiqué que son entreprise tiendra compte de ces éléments dans le développement de ses propres programmes. Il a toutefois ajouté qu'Aimia avait divulgué les résultats de cette recherche pour montrer aux clients potentiels ses capacités dans le domaine analytique.