Le dirigeant du syndicat qui représente les agents de bord d'Air Canada (T.AC.B) espère que le gouvernement fédéral n'interviendra pas dans le conflit opposant les syndiqués et le transporteur aérien, un conflit qui va en s'aggravant.

Jeff Taylor, le président du conseil de direction de la Composante d'Air Canada, membre du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), a exprimé, dimanche, son désir de voir Ottawa respecter le droit de son syndicat à la négociation collective.

«Nous espérons que le gouvernement respectera notre droit démocratique à la négociation collective et ne prendra pas parti pour les chefs de la direction et les entreprises et contre les employés», a-t-il affirmé au cours d'une entrevue.

M. Taylor a toutefois ajouté qu'il était difficile de prévoir ce que ferait le gouvernement fédéral, rappelant qu'Ottawa avait été sur le point d'adopter une loi pour forcer le retour au travail des employés du service à la clientèle alors que ces derniers étaient en grève.

Les agents du service à la clientèle d'Air Canada avaient finalement conclu, en juin, une entente avec leur employeur, et le gouvernement avait renoncé à une telle mesure.

En outre, Ottawa a adopté, en juin, une loi pour forcer le retour au travail des employés de Postes Canada.

Samedi, les agents de bord d'Air Canada ont annoncé le rejet, par une forte proportion, de l'accord de principe qui avait été conclu, un peu plus tôt ce mois-ci, avec leur employeur.

Le SCFP a précisé que 87,8% des quelque 6800 agents de bord qui ont voté avaient rejeté l'accord de principe. Le taux de participation, quant à lui, s'est établi à 78,6%.

Dimanche, Air Canada, qui, la veille, avait publié un communiqué de presse succinct où elle reconnaissait la décision de ses agents de bord, a refusé de commenter la situation.

Le SCFP a indiqué qu'il préparait un vote pour le déclenchement d'une grève, vote qui aura lieu le mois prochain. Le SCFP a l'intention de demander à la direction d'Air Canada de reprendre les négociations.

Jeff Taylor a confié que le moral des agents de bord était mauvais face à un conflit de travail qui se poursuit.

Selon lui, les agents de bord sont assez mécontents et même quelque peu en colère.

«Les membres font des concessions et des sacrifices depuis plus de 10 ans pour rendre Air Canada viable financièrement et ont le sentiment que ces sacrifices n'ont pas été reconnus», a expliqué M. Taylor.

Depuis le début de l'année, Air Canada, qui tente de réduire des coûts, a dû vivre plusieurs conflits de travail.

En plus des différends avec les agents de bord et du service à la clientèle, les pilotes de l'entreprise ont rejeté une entente qui avait été conclue un peu plus tôt cette année. Un accord concernant ce conflit n'a toujours pas été conclu.

De plus, Air Canada négocie présentement avec ses mécaniciens et ses bagagistes.

L'un des principaux éléments dans les négociations avec tous les syndicats concerne le régime de retraite.