Après sept semaines de gains, l'action de Bombardier a connu vendredi une mauvaise séance, un analyste ayant abaissé ses perspectives pour le constructeur d'avions et de trains pendant que d'autres évoquaient une certaine faiblesse d'ici à ce que l'entreprise annonce de nouvelles commandes d'avions.

Le titre de la société montréalaise [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], qui avait gagné 29 pour cent depuis le début décembre, a retraité vendredi de 15 cents, soit 2,6 pour cent, à 5,70 $ à la Bourse de Toronto. Quelque

L'analyste Steve Hansen, de la firme Raymond James, a révisé à la baisse vendredi son évaluation du titre et estime dorénavant que sa performance sera conforme à celle du marché, avec un cours-cible de 6,25 $.

La robustesse du trafic aérien mondial et les récentes commandes industrielles signalent une reprise des dépenses dans le secteur de l'aéronautique commercial. Mais M. Hansen se dit «de plus en plus inquiet des récentes commandes pour des avions Airbus» remis en état avec de nouveaux moteurs et de leur impact potentiel sur l'intérêt envers les nouveaux appareils CSeries de Bombardier.

La décision de Virgin America de faire voler des Airbus A320, après avoir envisagé de choisir les avions de la CSeries, a représenté un dur coup, selon M. Hansen.

Entre-temps, la récente croissance du cours de l'action de Bombardier a réduit la «marge de sécurité» de l'achat du titre, a poursuivi M. Hanson.

La version remise en état de l'Airbus A320 est un appareil plus gros que ceux de la CSeries et propose à ses clients d'utiliser une variante du moteur de Pratt & Whitney qui sera aussi dans les avions de Bombardier.

Jusqu'à maintenant, Bombardier a reçu 90 commandes fermes et 90 options pour la CSeries de la part de l'allemande Lufthansa, de la Lease Corporation International irlandaise et de l'américaine Republic Airways.

Bombardier a indiqué avoir rencontré plusieurs clients potentiels et prévoit qu'il construira la moitié des 6700 appareils de cette taille qui seront livrés au cours des 20 prochaines années.

Turan Quettawala, de Scotia Capitaux, place pour sa part l'action de Bombardier dans ses meilleurs choix de 2011, puisqu'elle reste moins dispendieuse que celles de ses rivales des secteurs ferroviaire et aéronautique.

Cependant, l'analyste croit que le titre de Bombardier pourrait connaître une «correction à court terme», particulièrement si de nouvelles commandes ne sont pas annoncées.

Bombardier a indiqué s'attendre à éventuellement recevoir davantage de commandes pour ses avions de la CSeries, mais l'avionneur a encore beaucoup de temps devant lui pour garnir son carnet de commandes, puisque les premières livraisons ne doivent pas avoir lieu avant la fin de 2013.

Plus tôt cette semaine, Bombardier a fait état de changements comptables et de leur impact sur ses résultats financiers. Même si le bénéfice net de l'entreprise et sa valeur comptable changeront, les données d'affaires fondamentales resteront les mêmes, a-t-elle prévenu.

Bombardier a en outre annoncé son intention de devancer la fin de son année fiscale d'un mois afin qu'elle se termine les 31 décembre. Selon Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, cette décision permettra une meilleure comparaison avec ses rivales de l'industrie.