Quelque 1800 délégués de 190 pays sont réunis à Montréal pour participer à l'assemblée de l'Organisation de l'aviation civile internationale. Au menu: environnement, congestion dans le ciel et, bien évidemment, sécurité.

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Bonne nouvelle pour les voyageurs aériens: l'interdit des contenants de liquides et de gels dans les bagages à main pourrait être assoupli à compter de 2012, a-t-on appris en début d'assemblée générale de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), hier à Montréal.

Moins bonne nouvelle pour les passagers: cet assouplissement de sécurité dépendra de l'implantation de nouveaux appareils de détection de «liquides explosifs» dans les principaux aéroports du monde. Et en matière de sécurité aérienne, les nouvelles technologies riment presque toujours avec des coûts élevés.

«Cet interdit des liquides ennuie les passagers depuis des années. Mais pour l'assouplir, ça implique des coûts qui doivent être assumés par quelqu'un. Et en fin de compte, ce sont ceux qui ont le bénéfice de voyager qui devraient payer, pas les contribuables en général», a admis le secrétaire général de l'OACI, Raymond Benjamin, lors d'un point de presse après les discours d'ouverture de l'assemblée générale.

Alors que le transport aérien peine à s'extirper de l'une des pires récessions en un siècle d'existence, les autorités internationales en aviation demeurent surtout préoccupées par la sécurité.

En fait, il n'aura fallu que la tentative d'attentat à l'explosif contre un vol du transporteur américain Northwest, en décembre dernier, pour les en convaincre encore davantage. Et ce, malgré les progrès considérables accomplis ces dernières années, dans la foulée des détournements d'avions meurtriers de septembre 2001 aux États-Unis.

«Le niveau de sécurité du transport aérien est rendu pas mal bon, a souligné M. Benjamin. Cette année seulement, nous dénombrons seulement 600 décès parmi les 2,5 milliards de passagers transportés jusqu'à maintenant.»

Prévention des crimes

N'empêche, la situation demeure très perfectible, notamment en matière de prévention des crimes contre l'aviation civile.

C'est ce qui a mené au lancement hier au siège de l'OACI à Montréal du «Système mondial d'échange de renseignements de sécurité» qui regroupera les autorités aériennes d'Europe et d'Amérique, ainsi que la grande association des transporteurs aériens (IATA).

«La tentative d'attentat de décembre dernier aux États-Unis, heureusement déjouée, nous a convaincus qu'il faut encore renforcer le niveau de vigilance et la collaboration entre les principales autorités aériennes», a expliqué M. Benjamin.

Pendant ce temps, l'OACI doit aussi surveiller l'impact de la croissance forte du trafic dans les régions du monde en plein essor économique. Et où la sécurité aérienne peut encore être déficiente par rapport aux normes mondiales.

«Il ne suffit pas de critiquer les pays qui n'ont pas un niveau suffisant de sécurité. Nous devons aussi les aider à parvenir à des normes plus élevées», a indiqué le secrétaire général de l'OACI.

Par ailleurs, l'environnement figure aussi parmi les priorités de l'assemblée générale de l'OACI, qui regroupe quelque 1800 délégués jusqu'à vendredi de la semaine prochaine, 8 octobre.

«Le transport aérien produit environ 2% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde. Pour les réduire, nous devrons nous y mettre très sérieusement», selon M. Benjamin.

Les dirigeants de l'OACI en sont encore en train de tenter de rallier une bonne majorité des 190 États membres à une «proposition de protocole» de réduction des GES.

Cette proposition sera soumise en assemblée générale au cours des prochains jours.

Si elle obtient le feu vert, cette proposition servirait alors de base pour un nouveau traité international spécifique à l'aviation qui pourrait être entériné à l'occasion d'une prochaine assemblée générale de l'OACI, en 2013.