Le Chemin de fer Canadien Pacifique (CP) s'attend à un déclin pour le restant de 2010, après que ses revenus eurent crû de 20 % au deuxième trimestre, grâce à la contribution de la quasi-totalité de ses segments d'affaires.

«Nous continuons de voir une volatilité significative dans la demande hebdomadaire. Cela rend l'environnement plus difficile», a observé mercredi le chef de la direction, Fred Green, lors d'une conférence téléphonique au sujet des résultats financiers du deuxième trimestre du CP.

«Nous ajustons nos ressources conformément au volume, pour soutenir les améliorations de notre productivité.»

Le transporteur ferroviaire de Calgary a encaissé 1,2 milliard de dollars en revenus au cours du plus récent trimestre, une hausse d'environ 200 millions par rapport à l'an dernier, le volume des chargements des wagons ayant progressé de 20 %.

Le transport de céréales a été le seul des sept segments d'activités du CP à afficher une baisse de revenus, et ce déclin a été relativement faible, à 10 millions.

Les revenus du chemin de fer pour le transport de charbon, d'automobiles et de fret intermodal ont tous montré de nettes améliorations. Ceux des activités liées au soufre et à l'engrais ont progressé de 94 %.

Le Canadien Pacifique a soutenu que la croissance et la maîtrise de ses coûts avaient contribué à améliorer son bénéfice.

Le bénéfice net s'est établi à 166,6 millions, soit 98 cents par action, une hausse de 23 % par rapport à l'année dernière, alors que l'économie se trouvait en pleine récession.

Le bénéfice ajusté a presque doublé, atteignant 156,2 millions $, ou 92 cents par action - ce qui a surpassé les attentes des analystes par neuf cents par action.

«Le deuxième trimestre a été un bon trimestre, avec une reprise des volumes et une discipline soutenue pour ce qui est de la gestion des coûts», a indiqué aux analystes la directrice financière du CP, Kathryn McQuade.

Le transporteur ferroviaire a amélioré son ratio d'exploitation de 430 points de base à 77,8 %, malgré les graves inondations de la fin juin dans les Prairies. Un tronçon de voie ferrée de la ligne principale du CP près de Medicine Hat, en Alberta, avait même été emporté par les flots, ce qui a entraîné des détours de trains de centaines de kilomètres.

Cet imprévu, qui s'est poursuivi pendant 11 jours, devrait coûter environ 20 millions au CP, soit environ 12 cents par action, a estimé Mme McQuade.

Les délais sur les chargements ont réduit les revenus de 23 millions au deuxième trimestre, mais environ la moitié de ce montant devrait être récupéré au cours du troisième trimestre.

Le Canadien Pacifique a engagé des dépenses supplémentaires de 9 millions pour le recours accru à sa deuxième ligne principale et les détours imposés aux autres chemins de fer.

La reconstruction de la voie endommagée devrait pour sa part coûter 15 millions.

L'analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, a estimé que les plus récents résultats du CP étaient solides, mais qu'ils risquaient d'être éclipsés par les performances plus éclatantes des autres transporteurs ferroviaires.

Mais Tasneem Azim, de la firme UBS, a noté que le CP aurait fait encore mieux si ce n'avait été des inondations.

«En d'autres mots, c'est du solide, peu importe l'angle sous lequel on le regarde», a-t-il écrit dans une note de recherche.

À la Bourse de Toronto, l'action du CP a pris mercredi 79 cents, pour clôturer à 60,61 dollars.