En raison des conditions de marché défavorables, la direction de Bombardier vient d'annoncer qu'elle laissait tomber son projet de refinancement.

Bombardier avait préparé, dans les dernières semaines, une émission d'obligations qui devait lui rapporter près de 1 milliard de dollars. En parallèle à cette émission, l'entreprise comptait racheter des billets qui portaient des taux d'intérêt variant de 6,3% à 6,75%. Le montant du rachat de cette portion de sa dette devait s'élever à plus de 500 millions de dollars.

«Au moment où nous avons commencé à planifier l'offre de rachat et le placement privé connexe, les conditions des marchés des titres d'emprunt étaient beaucoup plus favorables qu'aujourd'hui. La conjoncture actuelle est telle que le placement a perdu son attrait», a commenté le chef des finances, Pierre Alary.

Bombardier n'est pas la seule entreprise forcée de réviser ses projets de financement récemment en raison de la nervosité des marchés.

Le titre de Bombardier est par ailleurs celui qui a le mieux performé depuis le début de l'année dans l'indice S&P/TSX 60. C'est aussi celui qui s'est le mieux tiré d'affaire en Bourse dans le secteur aéronautique jusqu'ici en 2010.

L'action de Bombardier s'est appréciée d'environ 30% depuis trois mois.

Révision de UBS

Et c'est précisément pour cette raison que la firme UBS a décidé de décoter Bombardier hier. La révision à la baisse de l'évaluation est «bien méritée», a souligné l'analyste Fadi Chamoun. Il recommande dorénavant de «conserver» le titre. Jusqu'à hier, il en recommandait l'achat. Sa cible d'ici 12 mois reste toutefois inchangée à 6,25$.

«L'appréciation du titre est limitée d'ici 6 à 12 mois», indique-t-il tout en pensant que, d'ici trois à cinq ans, une valeur de 10$ n'est pas impossible.

Tous les analystes ne pensent pas comme lui, par contre.

Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, recommande toujours l'achat de l'action avec un cours cible de 7,50$ d'ici un an.

À la Scotia, l'analyste Turan Quettawala suggère également l'achat. Il voit le titre à 8$ d'ici un an et à 9,25$ d'ici deux ans.

La semaine dernière, l'analyste Walter Spracklin, de RBC, affirmait que l'action de Bombardier pourrait bondir à un niveau jamais vu en plus d'une décennie une fois que ses activités dans l'aérospatiale et le rail auront entièrement récupéré. Selon M. Spracklin, le titre a le potentiel pour atteindre près de 12$ d'ici cinq ans.

L'action de Bombardier a clôturé en baisse de 4% hier, à 5,87$, à la Bourse de Toronto. Depuis un an, la valeur du titre a oscillé entre 2$ et 7$ à Toronto.

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