Le cours des actions de catégorie B d'Air Canada (TSX:AC.B) a reculé mercredi de 18,5 % à la Bourse de Toronto, dans la foulée de l'annonce, la veille, d'un placement d'unités par prise ferme de 260 millions de dollars.

L'action d'Air Canada a clôturé à 1,50, en baisse de 34 cents. Le transporteur avait annoncé mardi avoir conclu une convention avec un syndicat de preneurs fermes dirigé par Marchés des capitaux Genuity et Valeurs mobilières TD visant l'achat de 160,5 millions d'unités au prix de 1,62 $ l'unité, pour un produit brut global de 260 millions.

Chaque unité se composera d'une action à droit de vote de catégorie B ou d'une action à droit de vote variable de catégorie À d'Air Canada et d'un demi-bon de souscription. Chaque bon de souscription conférera à son porteur le droit d'acquérir une action au prix d'exercice de 2,20 l'action 36 mois après la date de clôture du placement fixée vers le 27 du mois en cours.

Le produit net du placement sera affecté au fonds de roulement et aux fins générales de l'entreprise, a indiqué Air Canada.

L'analyste Jacques Kavafian, de la firme Research Capital, qualifie cette entente d'«opportuniste» pour Air Canada, une entreprise qui peine à générer des liquidités de manière constante.

«C'est très bon pour Air Canada parce qu'ils obtiennent plus d'argent», a-t-il dit lors d'un entretien, avant d'ajouter qu'il ne voyait pas pourquoi un investisseur devrait acheter le titre du transporteur.

M. Kavafian précise cependant qu'il ne faut pas donner trop d'importance à cette entente, qui, selon lui, n'indique pas qu'Air Canada est de nouveau dans le pétrin.

«Les banquiers d'affaires sont probablement allés les voir avec une offre en liquide et ils ont accepté, a-t-il expliqué. Tout comme WestJet et Transat. Quelqu'un vous offre de l'argent, vous le prenez.»

WestJet avait 800 millions $ dans ses coffres, mais a tout de même récolté 170 millions de plus. Transat a amassé 63,5 millions.

L'entente pourrait néanmoins plomber le cours du titre d'Air Canada, puisque 200 000 actions changent typiquement de mains chaque jour.

L'ajout de nouvelles actions en circulation diluera les pertes par action d'Air Canada, mais cela ne servira qu'à camoufler les pertes réelles attendues au cours des prochains mois alors que le transporteur continue à souffrir de la récession et d'une réduction des déplacements touristiques.

L'analyste Chris Murray, de Marchés mondiaux CIBC, s'est quant à lui dit surpris par la structure de l'entente et le moment de son annonce.

«Nous nous attendions à voir une forme de financement en 2010, une fois que la compagnie aurait rapporté des trimestres consécutifs d'amélioration de sa condition financière et qu'une plus grande visibilité serait disponible pour 2010», a-t-il écrit dans un rapport.

M. Murray a ramené sa cible pour le titre d'Air Canada à 1,60 d'ici 12 ou 18 mois, contre 2,25 $ précédemment, et maintient sa recommandation de vente.