À l'image de nombreuses compagnies aériennes, Air France a lancé mercredi une classe affaires bon marché, destinée notamment aux hommes d'affaires moins enclins à la dépense depuis la crise.

La classe «Premium Voyageur», présentée au salon du tourisme IFTM Top Resa à Paris, offre 40% d'espace en plus par rapport à la classe économique, avec en moyenne 22 sièges disponibles sur un espace occupé auparavant par 40 fauteuils économiques.

Les passagers disposent d'un fauteuil de 48 cm de large, inclinable à 123 degrés. Ils pourront largement étendre leurs jambes grâce à un espace de 97 cm entre les sièges.

Comme les voyageurs en classe affaires, ils bénéficieront d'un enregistrement et d'une livraison de bagages prioritaires. En revanche, les repas seront ceux de la classe économique.

Premier vol à bénéficier de cette nouvelle classe, le Paris-New York, le 25 octobre prochain. Sur cette ligne, les voyageurs économiques payent un aller/retour 500 euros toutes taxes comprises, ceux en «Premium Voyageur» 1000 euros et ceux en classe affaires, 2500 euros.

Air France s'inspire d'un modèle actuellement proposé par une vingtaine de compagnies aériennes dans le monde et inauguré en 1991 par la compagnie taïwanaise Eva Air. Sa compagnie soeur, la hollandaise KLM --qui est sous la même holding Air France-KLM-- a lancé une classe similaire il y a une semaine.

Clients potentiels: les patrons de petites et moyennes entreprises n'ayant pas accès aux tarifs préférentiels des grands groupes ou des personnes du troisième âge disposées à la dépense en voyage.

«Cette classe a été conçue avant la crise. Nous souhaitions initialement inciter une partie de la clientèle "éco" à monter en gamme», a déclaré le directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon.

«Elle arrive à point pour offrir une alternative aux clients qui ne veulent plus ou ne peuvent plus voyager en classe affaires», a-t-il ajouté. Les affairesmen --considérés comme très lucratifs par les compagnies traditionnelles-- ont considérablement freiné leurs dépenses depuis la crise, préférant parfois voyager en classe économique ou cessant leur déplacement.

Ainsi en juillet, le trafic de ce segment avait reculé de 14,1%, après une chute de 21,3% en juin, selon l'Organisation internationale du Transport aérien --qui représente 230 compagnies aériennes, soit 93% du trafic aérien international, à l'exclusion des compagnies à bas prix--.

Selon Bruno Matheu, directeur général adjoint du réseau d'Air France, la «Premium Voyageur» apporterait 120 millions d'euros de recettes supplémentaires par an «grâce aux passagers qui montent en gamme et à ceux gagnés à la concurrence». Ces deux effets positifs devraient l'emporter sur celui négatif d'inciter certains voyageurs d'affaires à payer désormais moins cher leurs billets, estime-t-il.

 Air France fait en effet face sur certaines lignes, telles le Paris-New York, à des opérateurs, comme OpenSkies, compagnie aérienne française exclusivement Classe Affaires, filiale de British Airways, qui propose des tarifs très compétitifs.

D'ici fin 2010, toute la flotte long-courrier du transporteur, soit 76 appareils, sera équipée de cette nouvelle gamme, les très gros porteurs A380 exceptés --ils le seront ultérieurement--.

Pour aménager complètement sa flotte, Air France estime devoir débourser 75 millions d'euros. La compagnie aérienne a besoin d'une semaine pour changer les sièges.