Embraer a officiellement déposé une plainte à la Cour européenne pour protester contre l'aide fournie par le gouvernement britannique à Bombardier (T.BBD.B) pour le développement de la CSeries.

Bombardier est cependant confiante : la Cour européenne a approuvé l'aide britannique dans le cadre d'une première plainte déposée par Embraer en janvier dernier.

«La Grande-Bretagne a gagné une première fois, a déclaré le vice-président responsable de l'équipe de développement de la CSeries, Robert Dewar, au cours d'une rencontre avec les journalistes hier. Elle a prouvé qu'elle respectait les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).»

Il a indiqué qu'Embraer était revenue à l'attaque avec « de nouveaux faits».

La direction de Bombardier a rappelé que l'aide britannique, tout comme l'aide gouvernementale canadienne, était un prêt remboursable, respectant ainsi les règles de l'OMC.

Bombardier procédera ce matin à la première pelletée de terre du complexe de la CSeries à Mirabel. C'est en prévision de cette cérémonie que l'entreprise a reçu les journalistes hier à son centre de développement de produits aéronautiques de Saint-Laurent. Les représentants des médias ont notamment pu visiter une maquette grandeur nature d'une section de la cabine de la CSeries, examiner le squelette de la cabine de pilotage de l'appareil et observer le simulateur qui permet aux ingénieurs de tester les différents systèmes.

M. Dewar a d'ailleurs indiqué que Bombardier était encore à la recherche de 300 ingénieurs pour compléter l'équipe de développement de la nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places. À l'heure actuelle, 1200 employés de Bombardier travaillent au développement de la CSeries, dont un millier dans la région montréalaise. L'entreprise engage présentement de 25 à 30 ingénieurs par mois. En juin prochain, l'équipe de développement devrait être complète, avec 1500 personnes.

«L'année dernière, nous pensions que le recrutement représenterait notre principal défi, a déclaré M. Dewar. Mais en raison de la situation économique, nous n'avons eu aucun problème.»

Bombardier a pu récupérer des ingénieurs qui étaient mis à pied au Québec ou ailleurs dans le cadre de vagues de réorganisation. C'est ainsi que Bombardier a pu mettre la main sur des ingénieurs d'Embraer qui ont opté pour le Canada lorsque l'avionneur brésilien a fermé une installation en Floride.

M. Dewar a soutenu que Bombardier ne débauchait pas sciemment des ingénieurs à l'emploi d'autres entreprises aéronautiques de la région montréalaise. Il a toutefois indiqué que, pour un ingénieur, il était très tentant de se joindre à l'équipe de développement de la CSeries et de se retrouver ainsi « à la fine pointe de la technologie».