Les États-Unis sont prêts à porter de nouveau plainte à l'OMC contre plusieurs États européens, dont la France, s'ils persistent à soutenir financièrement le constructeur aéronautique Airbus, a indiqué jeudi le représentant américain au Commerce extérieur, Ron Kirk.

«Nous assistons à un exemple extrême de soutien public à une industrie privée», a-t-il dénoncé lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion ministérielle à l'OCDE à Paris.

M. Kirk était interrogé pour savoir quelle serait la réaction américaine si les quatre pays partenaires d'Airbus (la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne) décidaient d'apporter une nouvelle aide financière au développement de l'Airbus A350 et de l'avion de transport militaire Airbus A400M.

Lundi 15 juin, les pays partenaires d'Airbus s'étaient donné un mois pour décider d'aides remboursables pour le lancement du long-courrier A350 d'Airbus, la France proposant jusqu'à 1,4 milliard d'euros et l'Allemagne 1,1 milliard. Le coût de développement de cet appareil est évalué à 11 milliards d'euros (17,8 milliards CAN).

Les États-Unis et l'Union européenne sont en contentieux au sujet des aides publiques à l'aéronautique.

Les États-Unis avaient porté plainte auprès de l'OMC en octobre 2004 en accusant plusieurs Etats européens de verser des subventions déguisées à Airbus. L'UE avait immédiatement répliqué en portant plainte contre les États-Unis au sujet de Boeing, estimant que le constructeur américain bénéficie de subventions publiques.

«Nous pensons que nous pouvons obtenir une décision de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) sur ce dossier d'ici la fin du mois d'août, a indiqué M. Kirk. Je pense que cela devrait suffire à convaincre la France et l'Allemagne de revoir leurs positions. Si ce n'est pas le cas, nous intenterons une nouvelle action à l'OMC», a-t-il poursuivi.