Air Canada (t.ac.a) a conclu une entente de principe avec trois syndicats au sujet du financement des régimes de retraite.

Les syndicats représentant les pilotes et les agents de bord n'ont cependant pas accepté l'entente.

«Si cela avait été acceptable, on l'aurait accepté, a commenté Serge Beaulieu, porte-parole de l'Association des pilotes d'Air Canada, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires alors qu'il se déplaçait vers Toronto pour des discussions additionnelles. Nous sommes encore en négociations parce que nous ne sommes pas satisfaits de ce qu'il y a sur la table.»

Les syndicats représentant 12 300 employés des services de maintenance et de soutien technique, 4500 agents de services à la clientèle et 70 agents de régulation des vols ont accepté l'entente. Il s'agit respectivement de l'AIMTA (Association internationale des travailleurs de l'aérospatiale), des TCA (Travailleurs canadiens de l'automobile) et de la CALDA (Canadian Airline Dispatchers Association). Ils représentent environ 60% des employés d'Air Canada au pays.

En outre, Pionairs, une organisation qui représente plus de 15 000 employés retraités, a approuvé l'accord. L'entente, conclue avec l'aide du médiateur nommé par le gouvernement fédéral, le juge James Farley, comprend un moratoire de 21 mois sur les cotisations versées au titre des services passés et l'établissement d'un montant fixe pour les cotisations de 2011 à 2013. Air Canada a fait savoir que les régimes de retraite à prestations déterminées seront préservés.

Toutefois, l'entente est sujette à plusieurs conditions. Le gouvernement fédéral devra notamment modifier les règlements qui régissent la capitalisation des régimes de retraite d'Air Canada. Le transporteur devra aussi obtenir un financement additionnel, chaque syndicat devra obtenir une participation dans Air Canada et les membres des syndicats devront ratifier l'accord.

Cette dernière condition n'est pas qu'une simple formalité, a fait savoir Marcel St-Jean, président de la section local 1751 de l'AIMTA.

«Ça ne veut pas dire que le vote va passer», a-t-il déclaré La Presse Affaires.

Il a expliqué que les syndiqués n'appréciaient pas l'indemnité de 7,3 millions de dollars que la société mère d'Air Canada, ACE, versera à son président, Robert Milton. ACE a résilié le contrat de M. Milton et lui accordera un salaire annuel de 270 000$, comme consultant, pour 40 jours de travail par année.

«Le pire, c'est qu'ils ont fait ça alors que nous étions assis, en train de négocier quelque chose avec Air Canada, en train de faire des concessions pour les aider à sortir de la merde», a lancé M. St-Jean.