Ce matin encore, avec la divulgation des résultats du premier trimestre, les projecteurs se braquent sur la division aéronautique de Bombardier (t.bbd.b) et sur ses difficultés. Mais dans l'ombre, sa division ferroviaire continue à aller de l'avant, lentement, mais sûrement.

Au cours des derniers jours, les analystes financiers se sont penchés sur la cadence de production des biréacteurs d'affaires de Bombardier Aéronautique et sur l'état de ses inventaires pour essayer de prévoir l'allure des résultats trimestriels de l'entreprise. Si certains s'attendent à de nouvelles réductions de la cadence, tous prévoient des résultats plus difficiles pour la division.

Les analystes ont toutefois retrouvé le sourire avec la division ferroviaire.

«Nous nous attendons à de solides résultats du côté de Bombardier Transport, avec des ventes robustes et de solides marges bénéficiaires», écrit David Tyerman, de Genuity, dans un rapport de recherche.

Il note que les revenus de la division devraient être à la baisse en raison de la faiblesse de l'euro: la devise européenne a plongé de 15% en un an par rapport au dollar américain. Or, les revenus de Bombardier sont enregistrés en dollars américains.

«Si on ajuste les revenus en fonction du taux de change, ils devraient demeurer solides en raison du carnet de commandes bien rempli de Bombardier Transport et de l'obtention de nouveaux contrats, poursuit M. Tyerman. Une bonne exécution des contrats devrait permettre à la division de conserver la marge bénéficiaire de 6% atteinte au quatrième trimestre.»

Il note que Bombardier Transport devrait bénéficier des dépenses accrues des gouvernements en matière d'infrastructures.

Bombardier a notamment remporté un appel d'offres de 1,22 milliard de dollars pour la fourniture de 204 tramways pour la Toronto Transit Commission. Ce contrat n'est cependant pas encore assuré: Ottawa et le gouvernement provincial n'ont pas encore fait savoir s'ils allaient financer le projet.

Bombardier a également annoncé récemment que la RATP (Régie autonome des transports parisiens) avait confirmé la commande de 60 rames pour le RER auprès d'un consortium formé par Alstom et Bombardier. La part de Bombardier représente 386 millions de dollars US.

La Deutsche Bahn vient d'attribuer au même consortium un contrat pour 83 rames pour un projet de train de banlieue. Dans ce cas, la part de Bombardier atteindra 455 millions US.

Fadi Chamoun, de la firme UBS, affirme que d'autres marchés se montrent particulièrement prometteurs pour Bombardier Transport, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine.

Bon rapport

«À notre avis, l'entreprise est bien placée pour conserver un rapport entre commandes et livraisons de 1 (c'est-à-dire que de nouvelles commandes viennent sans cesse compenser les livraisons)», écrit-il.

Il ajoute que le carnet de commandes de Bombardier Transport représente 2,5 années de revenus, «ce qui donne une bonne idée des revenus et des bénéfices à venir».

M. Chamoun estime qu'à elle seule, Bombardier Transport vaut à peu près 3$ par action, «ce qui constitue une base solide pour l'évaluation de l'ensemble de Bombardier».

L'analyste d'UBS, tout comme David Tyerman, de Genuity, s'attend à ce que le titre de Bombardier atteigne 5$ d'ici 12 mois.

Nick Morton, de Marché des capitaux RBC est plus optimiste avec un prix cible de 6$, alors que Richard Stoneman, de Marché des capitaux Dundee, a un prix cible de 7$.

La moyenne des prix cibles des analystes qui suivent Bombardier se situe plutôt à 5,14$. Sur 17 analystes qui suivent le titre, 11 recommandent son achat et six recommandent de le conserver. Aucun ne suggère sa vente.

L'action de catégorie B de Bombardier a perdu 8 cents pour clôturer à 3,87$ hier à la Bourse de Toronto. Il s'agit d'une baisse de 2%.