Bombardier Aéronautique (T.BBD.B) n'aura pas le choix et devra réduire de nouveau la cadence de production de ses biréacteurs d'affaires.

C'est du moins l'opinion d'un analyste financier de la firme UBS, Fadi Chamoun, dans un rapport de recherche préparé en vue de la divulgation des résultats du premier trimestre de Bombardier, le 3 juin prochain.

«Compte tenu de sa solide situation financière, de la robustesse de sa division ferroviaire et de ses investissements continus dans de nouveaux produits, Bombardier est bien placée pour faire face au ralentissement économique et capitaliser sur la reprise lorsqu'elle se matérialisera, écrit M. Chamoun. Toutefois, à court terme, la cadence de production demeure élevée, surtout en ce qui concerne les biréacteurs d'affaires, et d'autres réductions sont probablement à venir. Nous croyons qu'elles pourraient être annoncées le 3 juin, à l'occasion de la divulgation des résultats.»

Il ajoute que le marché devrait accueillir de façon favorable une telle annonce.

En février dernier, Bombardier a annoncé une réduction de 10% de la livraison d'avions d'affaires cette année, une décision qui devait entraîner la perte de 1360 emplois, dont 710 à Montréal. En avril dernier, à l'occasion de la divulgation des résultats pour l'exercice 2009-2010, l'avionneur a annoncé que cette réduction devrait plutôt atteindre 25%. Bombardier Aéronautique a fait savoir que cette révision, ainsi qu'une réduction de la cadence de production de ses biréacteurs régionaux, la forçait à effectuer 3000 licenciements de plus, dont 1030 à Montréal.

M. Chamoun affirme que Bombardier Aéronautique pourrait également devoir annoncer une nouvelle réduction de la cadence de production de ses biréacteurs régionaux, à moins de nouvelles commandes plus tard cette année ou au début de la prochaine année.

C'est toutefois le marché de l'aviation d'affaires qui inquiète plus particulièrement les analystes, alors même que s'ouvre ce matin le 48e congrès annuel de la Canadian Business Aircraft Association (CBAA) à Montréal.

Selon la General Aviation Manufacturers Association, les manufacturiers de biréacteurs d'affaires ont livré 41% moins d'appareils au premier trimestre de 2009 qu'au cours de la même période l'année précédente, soit 191 biréacteurs au lieu de 297.

Un consultant américain spécialisé dans l'aviation d'affaires, Brian Foley, de la firme Brian Foley Associates, estime toutefois que le pire est passé.

«L'industrie de l'aviation d'affaires n'est plus au bord du précipice, elle est en train de rebondir sur les roches en bas, a-t-il déclaré. Le pire des événements économiques catastrophiques est derrière nous, mais les ondes de choc vont continuer à se faire ressentir pendant un certain temps.»

Il a expliqué que les indicateurs qui ont un effet important sur le marché de l'aviation d'affaires, comme le produit intérieur brut, les profits des entreprises, les indices boursiers et la disponibilité du crédit, ne devraient pas s'empirer, et que la plupart devraient même s'améliorer au cours de l'année.

L'action de catégorie B de Bombardier a perdu 13 cents pour clôturer à 3,64$ à la Bourse de Toronto hier, une chute de 3,4%.