L'Association québécoise de l'aérospatiale (AQA) se réjouit des mesures du budget Flaherty qui visent à améliorer l'accès au crédit. Par contre, elle se demande ce qui est arrivé à la promesse conservatrice d'augmenter de 200 millions de dollars sur quatre ans le financement de l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense (ISAD).

Cet engagement, pris au cours de la campagne électorale, ne s'est pas reflété dans le budget présenté par le ministre des Finances mardi à Ottawa.

 

«C'est décevant», a laissé tomber le président-directeur général de l'AQA, Jacques Saada, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires.

M. Saada aurait également aimé que le gouvernement fédéral profite de l'occasion pour faciliter l'accès des PME à ce programme.

«Jusqu'à maintenant, aucune PME n'a eu accès aux fonds de l'ISAD», a-t-il déploré.

Le programme vise les entreprises de plus grande taille, comme CMC Électronique, qui a obtenu il y a deux semaines une contribution remboursable de 52,3 millions de dollars qui lui permettra de réaliser un important projet d'investissement de 149 millions.

Mesures encourageantes

M. Saada a toutefois affirmé que le budget Flaherty comprenait plusieurs mesures encourageantes pour les PME de l'aérospatiale, qui constituent l'essentiel des membres de l'AQA.

«Il y a des fonds qui vont répondre aux préoccupations premières de nos membres, soit l'accès au crédit», a-t-il déclaré.

Il a notamment mentionné les nouvelles mesures concernant Exportation et développement Canada (EDC) et la Banque de développement du Canada. Le ministre Flaherty a annoncé des ressources additionnelles pour ces sociétés d'État et un assouplissement de leurs règles de fonctionnement. Normalement, EDC fournit des services de financement à l'exportation. Sur une base temporaire, la société pourra appuyer des activités de financement sur le marché intérieur, notamment dans le domaine de l'assurance des comptes clients.

Par l'entremise du nouveau Programme de crédit aux entreprises, EDC et la BDC pourront fournir cinq milliards de dollars de prêts additionnels, aux taux du marché, «aux entreprises dotées de modèles opérationnels viables dont l'accès au crédit serait par ailleurs limité», selon les documents du ministère des Finances.

«C'est pour l'ensemble du pays, c'est pour tous les secteurs, mais on parle de plusieurs milliards, a déclaré M. Saada. C'est une somme substantielle.»

Il a cependant insisté sur l'importance de faciliter l'accès à ces fonds.

«Avoir des fonds disponibles, c'est une chose, mais la facilité d'accès à ces fonds, c'en est une autre, a-t-il souligné. Il faudra voir le détail de la mise en oeuvre de ces programmes.»

L'Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC), qui représente surtout des entreprises de plus grande taille à travers le pays, s'est montrée ravie du financement additionnel de 110 millions de dollars accordé à l'Agence spatiale canadienne. Mais comme l'AQA, elle s'est demandé pourquoi le ministre Flaherty avait oublié l'engagement électoral sur l'ISAD.

L'AIAC a aussi déploré le fait que le gouvernement n'ait pas annoncé une révision de ses pratiques en matière d'acquisition pour la défense, de façon à en accroître les retombées.

«L'industrie aérospatiale crée des emplois durables partout au pays, a déclaré le président de l'AIAC, Claude Lajeunesse, par voie de communiqué. Une initiative stratégique bien financée, de même que de saines pratiques en matière d'acquisition qui maximisent les retombées pour l'économie canadienne, sont essentiels à sa réussite.»