L'investisseur qui voulait acheter le fabricant d'équipement de hockey Bauer, finalement vendu à Power Corporation, veut maintenant convaincre le conglomérat montréalais de se défaire de cet actif et de tous les autres qui ne sont pas reliés à la finance ou aux assurances.

Graeme Roustan demande à la direction de Power Corporation de vendre certains actifs afin de dégager de la valeur pour les actionnaires et affirme avoir l'intention de travailler avec d'autres actionnaires afin de mettre de la pression sur l'entreprise.

L'homme d'affaires originaire de Sherbrooke qui vit aujourd'hui en Floride dit avoir récemment acheté un nombre non précisé d'actions de Power Corporation. Il y a deux semaines, il a envoyé une lettre au président du conseil et co-chef de la direction de Power Corporation, Paul Desmarais, jr, pour l'inviter à discuter.

Graeme Roustan se dit déçu de la performance boursière de Power Corporation et souligne que le titre est en repli d'environ 20 % depuis son sommet atteint il y a 10 ans.

« L'action de Power Corporation vaudrait presque deux fois plus aujourd'hui si Power s'était concentrée sur ses activités principales dans l'assurance et les services financiers. » - Graeme Roustan

Il juge que la société Pargesa, les filiales Énergie Power et Groupe de Communications Square Victoria, les fonds d'investissement Sagard ainsi que la participation dans la société China AMC constituent des placements plus risqués qui doivent être cédés.

Le groupe Pargesa, par l'intermédiaire du groupe Bruxelles Lambert, détient des participations importantes dans de grandes sociétés européennes (LafargeHolcim, Adidas, Pernod Ricard, etc.). Énergie Power possède notamment une participation majoritaire dans le spécialiste montréalais de l'éclairage de haute performance Lumenpulse. Le principal actif du Groupe de Communications Square Victoria est La Presse. China AMC est un gestionnaire d'actifs chinois.

En début d'année, appuyés par Fairfax Financial, les fonds d'investissement Sagard ont procédé à l'acquisition de Performance Sports Group, l'exploitant du fabricant d'équipement de hockey Bauer. Président du conseil de Bauer de 2008 à 2012, Graeme Roustan s'était aussi montré intéressé à racheter Performance Sports Group.

RÉPONSE

Le chef du contentieux de Power Corporation a indiqué avoir répondu à Graeme Roustan. « Notre vision quant à nos investissements non liés au secteur financier a notamment été résumée par Paul Desmarais, jr lors de son allocution durant notre assemblée annuelle des actionnaires, en mai dernier », dit Stéphane Lemay.

« Ces investissements représentent un élément important de notre stratégie de diversification à long terme. » - Stéphane Lemay

« La valeur de ces investissements [Énergie Power, Sagard, GCSV et AMC China] a fortement augmenté au cours des dernières années, passant de 1,8 milliard de dollars à la fin de 2011 à 3,2 milliards de dollars à la fin de 2016 », ajoute-t-il.

Power Corporation n'est pas la première croisade de Graeme Roustan. Il y a deux ans, il avait ouvertement critiqué les décisions prises chez Performance Sports Group (Bauer) et tenté, sans succès, de retrouver un siège au conseil. Plus tôt cette année, il a invité la direction de la société biopharmaceutique AEterna Zentaris à procéder à certains changements.

L'action de Power Corporation a touché durant la séance d'hier son plus haut niveau des deux dernières années, à un peu plus de 33 $, à la Bourse de Toronto. Au cours boursier actuel, le rendement du dividende est d'un peu plus de 4 %.

Le travail des patrons de Power Corporation reconnu

Le travail des co-chefs de la direction de Power Corporation vient d'être reconnu par la Harvard Business Review. André Desmarais et Paul Desmarais, jr arrivent au 80e rang des PDG les plus performants du monde au classement annuel dévoilé hier par la publication américaine. Pour établir le classement, la Harvard Business Review tient compte de plusieurs critères, dont la taille de l'entreprise, le nombre d'années en poste du PDG ainsi que différentes formes de rendement total ajusté pour les actionnaires (en incluant le réinvestissement des dividendes), en plus de critères non financiers.