Plusieurs grandes banques internationales veulent lever l'anonymat des sociétés-écrans aux États-Unis, soupçonnées de faciliter l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent, affirme un de leurs principaux groupements dans une lettre à des élus américains.

«Nous ne voyons aucune raison de permettre à des entreprises de dissimuler l'identité de leurs propriétaires», indique la missive écrite par The Clearing House, une association réunissant notamment l'américaine JPMorgan, la suisse UBS ou la britannique HSBC.

À l'heure actuelle, des sociétés offshore peuvent être créées aux États-Unis sans que soit connu le nom de leurs ayants-droit, compliquant grandement la tâche des autorités pour traquer des délits financiers.

Ce mécanisme de plus en plus controversé a été utilisé par le passé pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran, abriter les revenus illicites de trafiquants d'armes ou dissimuler le financement d'activités terroristes.

Après les révélations des Panama Papers, l'administration Obama a lancé une offensive contre cette opacité offshore en exigeant notamment des établissements financiers qu'ils identifient les ayants-droit des sociétés avant d'ouvrir des comptes à leur nom.

Début mai, le président Barack Obama avait d'ailleurs enjoint les banques d'«en faire plus» contre l'évasion fiscale.

Un projet de loi a également été déposé au Congrès qui obligerait à identifier les ayants-droit d'une société au moment de son immatriculation.

Selon la Clearing House qui soutient ce texte, cette loi pourrait «sensiblement aider» à lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et faciliterait la mission de surveillance des banques sur les activités de leurs clients.

«À l'heure actuelle, les efforts des banques sont plus compliqués», écrit l'organisation.