Les banques canadiennes ont comptabilisé pour 323 millions de dollars de frais de rémunération pour leurs principaux dirigeants et administrateurs en 2015, a calculé La Presse Affaires à partir de leurs plus récents états financiers. Parmi ces sept banques, la Nationale et la Laurentienne ont le plus augmenté la rémunération (salaires, primes et bonus, allocations de retraite, etc.) de leurs principaux dirigeants. Compte rendu en sept temps.

BANQUE LAURENTIENNE

Hausse de 54 %, à 19,1 millions, en rémunération totale parmi 18 hauts dirigeants et administrateurs. Selon la porte-parole de la banque, Carine Salvi, cette hausse est attribuable aux allocations consenties lors des nombreux changements à la haute direction survenus en fin d'exercice 2015, incluant la nomination d'un nouveau président et chef de la direction (François Desjardins) en remplacement de Réjean Robitaille qui est parti après 9 ans à ce poste et 27 ans à l'emploi de la banque.

BANQUE NATIONALE

Hausse de 21 %, à 46 millions, en rémunération totale parmi 28 hauts dirigeants et administrateurs. 

Selon le porte-parole de la banque, Claude Breton, cette hausse des frais de rémunération découle davantage d'une « inscription comptable » concernant un nombre variable de hauts dirigeants en poste, d'une année à l'autre.

En contrepartie, dit-il, la prochaine circulaire de direction, qui sera publiée au début de mars avant l'assemblée des actionnaires, montrera une relative stabilité de la rémunération comparable parmi les hauts dirigeants.

BANQUE DE MONTRÉAL (BMO) 

Hausse de 19 %, à 49 millions, en rémunération totale parmi 27 hauts dirigeants et administrateurs.

La portion payée en actions de BMO, qui compte bon an, mal an pour la moitié de cette rémunération, a été augmentée de 29 %, à 27 millions, en 2015. Durant cet exercice, les actionnaires de BMO ont subi un rendement total négatif de 3 %, incluant le dividende, le pire depuis la crise financière de 2008.

BANQUE ROYALE (RBC) 

Hausse de 9 %, à 60 millions, en rémunération totale parmi 23 hauts dirigeants et administrateurs.

La portion versée en actions de RBC, qui compte bon an, mal an pour la moitié de la rémunération des dirigeants, a été fortement augmentée de 42 % en 2015, jusqu'à 37 millions. Or, durant cet exercice, la valeur boursière de RBC a reculé de 6,5 %, rehaussant d'autant le potentiel de plus-value future des options d'achat d'actions allouées aux dirigeants.

BANQUE TORONTO-DOMINION (TD)

Baisse de 13 %, à 56 millions, en rémunération totale parmi 22 hauts dirigeants et administrateurs.

La majeure partie de cette rémunération, soit celle payée en actions, avait été haussée de 15 % en 2014, jusqu'à 37 millions.

Cette portion a été rabaissée durant l'exercice 2015 à son niveau d'il y a deux ans, autour de 32 millions.

BANQUE SCOTIA

Baisse de 20 %, à 36 millions, en rémunération totale parmi 34 hauts dirigeants et administrateurs.

La baisse des frais de rémunération des dirigeants provient surtout du recul significatif des primes et bonus versés en espèces ou en allocations d'actions. Ce recul reflète en partie les résultats mitigés obtenus par la Scotia en 2015 : bénéfice net en baisse de 1,1 %, rendement sur les capitaux propres (14,6 %) le plus faible en cinq ans.

BANQUE CIBC

Baisse de 31 %, à 57 millions, en rémunération totale parmi 25 hauts dirigeants et administrateurs.

Cette baisse découle surtout de l'absence, durant l'exercice 2015, de versements spéciaux aux régimes de retraite et en indemnités de départ à des hauts dirigeants en fin de mandat. Ces versements avaient atteint 29 millions en 2014, année de nombreux changements à la haute direction de CIBC, dont la nomination d'un nouveau président et chef de la direction.