L'assureur vie québécois Industrielle Alliance a retrouvé l'appétit pour des acquisitions ciblées aux États-Unis, motivé par la récente poussée de croissance de ses deux filiales en Arizona et au Texas.

« Après avoir étendu nos activités au Canada hors Québec, nous voulons maintenant accélérer notre croissance aux États-Unis dans le créneau où nous sommes depuis quelques années, c'est-à-dire l'assurance vie individuelle vendue par des agents indépendants », a expliqué Yvon Charest, président et chef de la direction d'Industrielle Alliance, lors du « Sommet du secteur financier canadien » organisé par Scotia Capital, à Toronto.

Le marché américain de l'assurance vie représente encore à peine 3 % des revenus d'Industrielle Alliance. Ces activités sont centrées dans le sud des États-Unis par l'entremise de deux filiales : IA American Life Insurance, dont le siège est à Scottsdale en Arizona, et American-Amicable Life Insurance, établie à Waco, au Texas, dont l'acquisition remonte à 2010.

Mais quelques années après cette acquisition, les activités américaines d'Industrielle Alliance affichent un bel élan de croissance dans leur créneau spécifique des produits d'assurance vie pour les particuliers à revenu faible ou moyen.

« C'est un créneau de marché négligé par les grands assureurs américains mais où nous sommes devenus très concurrentiels, avec une bonne croissance des ventes et un bon potentiel de croissance additionnelle », a expliqué M. Charest devant les dizaines d'analystes et d'investisseurs institutionnels réunis à Toronto.

Dans ses plus récents résultats financiers, Industrielle Alliance affichait des ventes en assurance vie aux États-Unis en hausse de 35 % en mi-exercice 2015 par rapport à l'an dernier à pareille date.

Il s'agit d'une croissance trois fois plus élevée que celle obtenue au Canada, où les activités d'Industrielle Alliance en assurance vie sont déjà bien développées.

Aux États-Unis, en comparaison, Industrielle Alliance a doublé ses ventes d'assurance vie depuis cinq ans, dans la foulée de l'acquisition d'American-Amicable.

« Cette forte croissance a ravivé notre intérêt pour l'investissement de nouveaux capitaux dans notre créneau d'affaires aux États-Unis », a indiqué Yvon Charest.

« Nous pourrions y aller jusqu'à hauteur de 400 millions en capitaux d'acquisition. Ça nous laisserait aussi quelques centaines de millions en capitaux pour d'autres investissements ou des acquisitions, au Canada cette fois, dans nos créneaux d'affaires déjà bien établis [assurance vie, assurance auto et habitation, produits d'investissement et d'épargne-retraite]. » 

Devant ses interlocuteurs des marchés boursiers à Toronto, le président d'Industrielle Alliance s'est toutefois gardé de préciser tout échéancier pour ces éventuelles acquisitions.

« Nous avons été relativement bons jusqu'à maintenant pour intégrer des acquisitions, surtout en ce qui concerne les réseaux de distribution. Ça demeurera un critère primordial lors de prochaines acquisitions. »

MANUVIE ET SUN LIFE

Par ailleurs, Industrielle Alliance n'était pas seule à ambitionner de faire des acquisitions hors du Canada, parmi les assureurs vie d'envergure qui participaient au Sommet du secteur financier canadien, qui s'est terminé hier à Toronto.

À la Financière Manuvie, le vice-président et chef de la direction financière, Steve Roder, a réitéré les ambitions de croissance en Asie, où le colosse financier torontois est déjà bien implanté, « en dépit de la volatilité de certains marchés ».

La journée même, Manuvie annonçait l'acquisition, au prix de 400 millions US, des activités de fonds de retraite à Hong Kong du groupe financier britannique Standard Chartered Plc.

Du côté de la Financière Sun Life, aussi, le président et chef de la direction, Dean Connor, a signifié l'intérêt du groupe pour des actifs d'assurances et de gestion de patrimoine des particuliers du côté de l'Asie.

Dans l'immédiat, toutefois, c'est aux États-Unis que Sun Life devra mener à bon port sa plus grosse acquisition en une décennie.

En fin de journée, mercredi, Sun Life avait annoncé l'acquisition au coût de 940 millions US des activités d'assurances collectives pour employés de la société new-yorkaise Assurant.

Avec cette acquisition, les revenus de primes d'assurances collectives de Sun Life aux États-Unis augmenteront de 50 %, atteignant quelque quatre milliards US.

D'ailleurs, à plus d'un milliard en dollars canadiens, il s'agit de la plus grosse acquisition de Sun Life depuis l'achat de la concurrente canadienne Clarica, en 2002, et de deux divisions d'assurances collectives de l'américaine Liberty Financial, en 2001.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

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