Le régulateur des services financiers de l'État de New York (DFS) a demandé des informations à 22 sociétés ayant des activités liées au bitcoin, dans le cadre d'une enquête sur cette monnaie virtuelle d'internet, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier.

Les assignations ont été envoyées la semaine dernière et portent sur «une large série d'informations, incluant les contrôles contre le blanchiment d'argent, les protections pour les consommateurs, les stratégies d'investissement, des documents de présentation (pour les investisseurs potentiels) et d'autres matériaux», a précisé la source.

Parmi les sociétés visées figurent des entreprises qui achètent et vendent des bitcoins ou organisent des paiements dans cette devise telles BitInstant, BitPay, Coinabul, Zipzap ou Coinbase par exemple, mais aussi des sociétés d'investissement comme Google Ventures (par l'intermédiaire duquel le géant de l'internet investit dans de jeunes entreprises), Winklevoss Capital Management (fondé par les frères du même nom qui se sont notamment fait connaître en accusant Mark Zuckerberg de leur avoir volé l'idée de Facebook) ou Andreessen Horowitz.

Le DFS n'a pas confirmé la liste des sociétés, mais indique dans un mémo rendu public lundi avoir «lancé une enquête sur les mesures de régulations appropriées qu'il devrait mettre en place pour les devises virtuelles».

Il précise avoir «déjà fait un important travail préliminaire pour cette enquête, incluant des demandes d'informations auprès de sociétés de monnaie virtuelle».

Il en a conclu que le secteur devrait «au moins» être soumis aux autres règles que les changeurs de monnaie, et s'interroge en outre sur des règles supplémentaires spécifiques, explique encore le document.

«Nous avons vu des cas où le manteau de l'anonymat fourni par les monnaies virtuelles a soutenu de dangereuses activités criminelles, comme le trafic de drogue, le blanchiment d'argent, le trafic d'armes, et la pornographie enfantine», rappelle le DFS.

«Si les devises virtuelles restent un Far West virtuel pour les narcotrafiquants et d'autres criminels, cela ne menacerait pas seulement la sécurité de notre pays, mais aussi l'existence même du secteur de la monnaie virtuelle en tant que secteur d'activité légitime», juge-t-il.