Malgré des résultats en forte baisse au quatrième trimestre, le Mouvement Desjardins a réussi en 2012 à enregistrer des excédents (profits nets) en légère progression par rapport à 2011.

Au quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 décembre, les excédents avant ristournes aux membres ont atteint 325 millions de dollars, en recul de 23,9 % par rapport aux 427 millions de dollars dégagés pendant la même période de 2011.

Les revenus trimestriels ont pourtant crû de 1,5 % pour s'élever à 2,86 milliards de dollars. Par contre, le rendement des capitaux propres, un indicateur clé de la performance des institutions financières, a fortement chuté, passant de 11,9 % en 2011 à 7,3 % en 2012.

Les excédents du secteur des particuliers et des entreprises, le plus important chez Desjardins, ont diminué de 9,7 % pour se chiffrer à 262 millions de dollars au quatrième trimestre.

C'est toutefois le secteur de la gestion de patrimoine et de l'assurance de personnes qui a connu la plus forte baisse de ses excédents pendant le trimestre. Ceux-ci ont plongé de 58,1 % pour s'établir à 44 millions de dollars. Le recul s'explique principalement par des changements d'hypothèses d'évaluation des activités d'assurance.

En revanche, les excédents du secteur de l'assurance de dommages ont bondi de 50 % pour atteindre 63 millions de dollars, grâce à une «sinistralité plus favorable» et à la croissance des revenus de primes.

Desjardins a par ailleurs subi un déficit de 44 millions de dollars au quatrième trimestre en raison notamment d'une charge sur les avantages sociaux et d'une «réévaluation d'actifs» non précisée.

Pour l'ensemble de 2012, la coopérative financière a enregistré des excédents de 1,59 milliard de dollars, en hausse de 0,6 % par rapport à 2011. Les revenus annuels ont totalisé 11,3 milliards de dollars, en hausse de 3,3 %.

La baisse de la rentabilité du réseau des caisses, largement attribuable à la faiblesse des taux d'intérêt, qui réduit les marges bénéficiaires des institutions financières, entraîne encore une fois cette année une réduction des ristournes qui seront versées aux membres.

La provision pour ristournes se chiffre à 305 millions de dollars en 2012, en baisse de 7,9 % par rapport à celle de 331 millions de dollars comptabilisée en 2011.

Au cours d'une conférence de presse téléphonique, vendredi, la présidente et chef de la direction de Desjardins, Monique Leroux, a indiqué que la baisse des ristournes s'expliquait aussi par le resserrement des règles de capitalisation des institutions financières.

«La philosophie de distribution des excédents et des ristournes dans le réseau des caisses est de privilégier la capitalisation», a déclaré la dirigeante.

En 2012, l'actif total de Desjardins a crû de 3,5 % pour s'élever à 196,7 milliards de dollars.

Pour 2013, Mme Leroux ne s'inquiète pas outre mesure de la baisse de régime du secteur immobilier.

«C'est sûr qu'à un moment donné, on peut s'attendre à un certain ralentissement au niveau de la croissance du crédit - donc on n'est pas dans des situations dramatiques, a-t-elle convenu. Quand on regarde ça sur le plan macro-économique, c'est sûr que ça peut avoir un impact (négatif) à court terme, mais ce n'est pas méchant sur le long terme.»