Les revenus accrus et le profit record de 7,4 milliards de la Banque Royale (T.RY) l'an dernier ont aussi propulsé la rémunération totale de ses cinq plus hauts dirigeants au montant record de 44,4 millions.

Un tel montant représente une majoration de 7,7 millions, ou de 20%, par rapport à celui de l'exercice précédent, lit-on dans un document officiel déposé par la banque auprès des autorités boursières, en préparation de sa prochaine assemblée d'actionnaires.

À lui seul, le président et chef de la direction de la Royale, Gordon Nixon, a vu sa rémunération totale atteindre 13,7 millions en salaire, en primes diverses et en bonification de son régime de retraite. Ce montant est supérieur de 2,6 millions, ou de 22%, à celui de l'année précédente. Cette hausse significative constitue un net revirement après la baisse de rémunération de 5% attribuée à M. Nixon en 2011 par rapport à l'exercice précédent.

Cette même année, la baisse de rémunération totale avait été encore plus prononcée - autour de 18% - pour les deux cochefs du groupe «Marchés des capitaux» à la Royale: Douglas McGregor et Mark Standish. Leur rémunération totale était alors repassée sous le niveau des 10 millions chacun, un niveau qu'ils ont toutefois dépassé de nouveau l'an dernier.

Dans la rémunération totale du président, Gordon Nixon, c'est la prime versée en titres de «régimes incitatifs» qui a le plus augmenté l'an dernier. Elle a atteint 2,8 millions en valeur attribuée, ce qui est 1,1 million, ou 62%, de plus que le montant correspondant un an plus tôt.

Par ailleurs, M. Nixon a aussi bénéficié d'un bond significatif de 29% de sa prime composée de titres «fondés sur des actions». Cette prime a atteint 6,6 millions en 2012, soit 1,47 million de plus que lors de l'exercice précédent.

Quant au salaire de base (avant primes) de M. Nixon, il a atteint 1,5 million pour l'exercice 2012, une faible hausse de 1,7%.

Vote consultatif

Cela dit, la rémunération des cinq plus hauts dirigeants de la Banque Royale devrait animer encore les débats au cours de l'assemblée d'actionnaires, convoquée le 28 février prochain à Calgary.

D'une part, comme ça devient pratique courante parmi les grandes entreprises, les actionnaires de la Royale seront appelés à voter sur la «politique de rémunération des dirigeants». Techniquement, il ne s'agit que d'un vote consultatif. Il suscite néanmoins des débats durant l'assemblée et peut devenir une source d'embarras pour la haute direction en cas de résultat moins favorable.

D'autre part, les actionnaires de la Banque Royale seront appelés à voter sur neuf propositions provenant de leurs rangs, dont deux concernent la rémunération des hauts dirigeants.

Entre autres, le MEDAC, d'origine québécoise, propose encore cette année que la rémunération du PDG de la Royale soit plafonnée à 30 fois le salaire moyen des employés non dirigeants.