La banque américaine Citigroup (CIT) va supprimer 4500 emplois dans les trimestres à venir et va passer une charge exceptionnelle de 400 millions de dollars au quatrième trimestre, liée notamment à ces licenciements, a indiqué son directeur général Vikram Pandit mardi.

«Nous avons entamé ce trimestre une réduction des effectifs au niveau de l'entreprise tout entière. Elle va toucher environ 4.500 personnes, et sera finalisée au cours des prochains trimestres», a déclaré M. Pandit, ajoutant que son groupe comptait passer une charge de 400 millions de dollars au quatrième trimestre «liée aux indemnités de licenciement et à d'autres dépenses».

Il n'a pas donné de détails sur la répartition géographique ou par activités de ces suppressions d'emploi.

Il y a trois semaines, une source proche du dossier avait indiqué que Citi allait supprimer 900 emplois dans ses activités de courtage et de banque d'investissement en raison de la crise financière, et qu'au total la banque pourrait supprimer jusqu'à 3000 emplois, soit 1% de l'ensemble de ses effectifs mondiaux.

Selon cette source, certaines suppressions sont liées à «une réorganisation, d'autres à des cessions d'activités» ou au renvoi des personnels moins performants dans le cadre «d'une sélection que la plupart des entreprises y compris Citi font en fin d'année».

Interrogée par l'AFP, une porte-parole de la banque avait reconnu que le groupe effectuait «des réductions d'effectifs ciblées dans certaines activités et fonctions», dans l'ensemble du groupe.

Par ailleurs, la banque a indiqué mardi qu'elle passerait une charge comptable importante au quatrième trimestre liée à des ajustements de valorisation d'actifs à la valeur de marché (CVA) et à des gains de couverture.

«Si elle devait être passée aujourd'hui (cette charge) aurait un impact négatif de 500 millions de dollars sur le chiffre d'affaires», a poursuivi M. Pandit.

Au troisième trimestre, des ajustements comptables avaient eu un effet positif à hauteur de 2,6 milliards de dollars sur le chiffre d'affaires, a-t-il ajouté.

Citigroup a réalisé un bénéfice net au troisième trimestre en hausse de 74%, à 3,8 milliards de dollars, principalement grâce à ces ajustements comptables, alors que les activités de courtage et de banques d'investissement avaient vu leurs revenus baisser fortement (-12%).

La banque avait alors attribué ce recul à la tourmente sur les marchés et à l'incertitude macroéconomique qui selon elle plombe l'activité des investisseurs.

En excluant les ajustements comptables annoncés pour le quatrième trimestre, «le reste des activités de banque et de courtage de titres a eu une performance conforme à celle du troisième trimestre, sachant bien sur qu'il reste trois semaines pour finir le trimestre en cours», a encore noté le patron de Citigroup.

M. Pandit a souligné que les services financiers faisaient «face à un environnement opérationnel extrêmement difficile avec une combinaison sans précédent d'incertitude sur les marchés et de faiblesse durable des économies développées avec les changements de réglementation les plus substantiels que nous ayons vus de notre vie».

«Il va sans dire que ces tendances vont durablement affecter le paysage compétitif au cours des années à venir», a-t-il insisté.

L'action de Citigroup reculait de 2,29% ou 0,68$ US à 29,07$ US lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance officielle.