Profits annuels records, hausse de dividendes: les deux banques québécoises, la Nationale et la Laurentienne, attisent l'intérêt des investisseurs boursiers.

> Suivez Martin Vallières sur Twitter

Au point où, depuis le début du dernier trimestre de 2010, leurs actions affichent un gain de valeur deux fois plus prononcé que celui de leur indice de référence.

Il s'agit de l'indice S&P/TSX des services financiers à la Bourse de Toronto. Cet indice sectoriel est en hausse modérée de 2,8% depuis le 1er octobre, une période qui englobe les résultats de fin d'exercice des banques canadiennes.

En comparaison, les actions de la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] ont gagné 6% durant cette même période, alors que les actions de la Banque Laurentienne [[|ticker sym='T.LB'|]] se sont appréciées de 5%.

Cet intérêt des investisseurs boursiers a été renforcé hier par la publication des résultats financiers de la Banque Laurentienne qui ont satisfait les attentes.

À 32,5 millions, ou 1,24$ par action, le bénéfice net du quatrième trimestre s'est avéré un peu inférieur à celui de la même période l'an dernier. Mais en excluant les activités discontinuées, ce bénéfice trimestriel a augmenté de 21% en un an alors que les revenus totaux de la banque ont crû de 6,4%.

La Banque Laurentienne a terminé son exercice 2010 avec un profit annuel record de 122,9 millions. C'est 9% de plus qu'en 2009.

Par ailleurs, la banque a une aisance financière qui lui permet de hausser son dividende trimestriel pour la deuxième année consécutive.

Il passe de 36 à 39 cents par action, ce qui représente une majoration de 8%.

«La Laurentienne est positionnée pour d'autres hausses de dividende alors que son taux de paiement par rapport à son bénéfice demeure inférieur à l'objectif dans le secteur bancaire», a souligné l'analyste Shubba Khan, de la Financière Banque Nationale.

À la Bourse de Toronto, les actions de la Laurentienne ont gagné jusqu'à 2,2% en mi-séance, hier. Elles ont terminé en hausse modérée de 0,4% à 45,60$, alors que l'indice de marché S&P/TSX avait basculé en baisse.

Autour de 46$ par action, la valeur boursière de la septième banque au Canada selon la taille de l'actif se maintient à un niveau historique. Les analystes lui attribuent un potentiel d'appréciation additionnelle jusqu'à 52$ par action d'ici 12 mois.

La situation de la Banque Nationale en Bourse est aussi avantageuse ces temps-ci.

Autour de 69$ l'action, sa cote boursière est à un niveau record. Et les analystes lui attribuent un potentiel d'appréciation jusqu'à 74$ d'ici 12 mois.

Il y a une semaine, la Banque Nationale a ouvert la ronde des résultats de fin d'exercice parmi les banques canadiennes en annonçant son premier bénéfice annuel au-delà du milliard de dollars.

Ses résultats de quatrième trimestre étaient aussi avantageux parmi ses pairs, avec un bénéfice net augmenté de 19% sur un an malgré la stagnation de ses revenus totaux.

Mais surtout, la sixième banque en importance au Canada a comblé les attentes des investisseurs en rétablissant la hausse de son dividende trimestriel.

Ce faisant, la Nationale a mis fin à un gel qui durait depuis trois ans. C'était au début de la crise des papiers commerciaux non bancaires (PCAA) au Canada, qui fut éprouvant pour les résultats financiers de la Nationale, mais aussi de sa réputation et des amendes qui ont suivi.

Par ailleurs, en reprenant la hausse de son dividende, la Banque Nationale a devancé ses principales consoeurs canadiennes qui veulent encore consolider leurs résultats de l'après-crise financière et de la reprise économique au ralenti.

-----------------

LES BANQUES QUÉBÉCOISES EN BOURSE

Appréciation depuis le 30 sept. 2010

Banque Nationale: +6%

Banque Laurentienne: +5%

Indice S&P/TSX de la finance: +2,8%

Source: Bloomberg