La banque américaine Wells Fargo (WFC) a publié mercredi un bénéfice net record pour le deuxième trimestre, à 2,8 milliards de dollars US, en hausse de 12% sur un an et supérieur aux attentes, et fait part d'une amélioration du crédit plus marquée que prévu.

Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice revient à 55 cents, alors que les analystes n'en attendaient que 48.

Le produit net bancaire (chiffre d'affaires) de la quatrième plus grande banque américaine s'établit à 21,394 milliards de dollars, cédant 5% sur un an.

«En dépit du déclin dans la demande de prêts depuis le début de l'an dernier et de moins bons résultats dans les opérations de couverture sur les crédits hypothécaires au deuxième trimestre, les recettes totales et les bénéfices avant impôt sont restés solides», a souligné le directeur financier Howard Atkins, cité dans un communiqué.

M. Atkins a confirmé que «la qualité du crédit a passé un cap», comme la banque l'avait déjà annoncé il y a trois mois: les pertes sur le crédit ont été ramenées à 4,5 milliards de dollars, en repli de 16% sur le premier trimestre de 17% sur le pic atteint l'an dernier.

«Nous pensons que cette tendance positive va se poursuivre dans l'année qui vient», a-t-il ajouté.

L'action de la banque californienne gagnait 3,82% à 26,90 dollars vers 14h15 GMT à la Bourse de New York.

Le PDG John Stumpf a saisi l'occasion pour commenter la réforme de la régulation financière, qui devait être promulguée dans la journée par le président Barack Obama.

M. Stumpf a souligné lors d'une téléconférence avec des analystes qu'il était globalement favorable à la réforme, ajoutant que «l'impact sera moins marqué pour nous que pour nos grands concurrents, particulièrement dans des domaines comme le courtage en nom propre, les produits dérivés et les fonds de capital d'investissement».

Wells Fargo fait relativement peu de courtage, alors que la banque est leader dans les prêts hypothécaires.

Pour autant, «il est trop tôt pour estimer précisément» le coût financier de la réforme, a-t-il nuancé. «Nous continuons à craindre que certains aspects aient des effets secondaires imprévus sur le système financier, les consommateurs et les entreprises».

M. Stumpf a par ailleurs souligné que l'intégration de Wachovia, une banque acquise à la faveur de la crise financière de 2008, était désormais menée à 50%. Le coût de cette intégration a été relevé de 5 à 5,7 milliards de dollars, le directeur financier Howard Atkins invoquant certaines complexités imprévues ainsi que des rénovations nécessaires.

Mais M. Atkins a également vanté une nouvelle fois le bien fondé de l'opération, qui étend la présence de la banque de la côte ouest à la côte est des États-Unis. «Depuis la fusion avec Wachovia, nous avons accumulé des bénéfices de 18 milliards de dollars», a-t-il souligné.

À l'appui des affirmations de la banque sur l'atténuation de la crise du crédit, le directeur du risque Mike Loughlin a souligné que «la qualité du crédit s'est améliorée plus vite et dans une plus large mesure qu'anticipé».

C'est selon lui «le résultat d'une économie qui se redresse lentement et des mesures prises depuis plusieurs années par Wells Fargo pour améliorer les normes du crédit et abandonner les portefeuilles de crédit» à risque.

«S'il n'y a pas de détérioration importante de l'économie, nous prévoyons de réduire nos provisions pour pertes sur le crédit», a-t-il ajouté. La banque a déjà ponctionné durant le trimestre 500 millions de dollars qui étaient mis de côté à cette fin.