Les banques canadiennes servent le marché des PME de manière encore très insatisfaisante, selon un sondage de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).

Et les pires banques à cet égard seraient la torontoise CIBC, parmi les PME de 5 à 50 employés, et la Banque Nationale, parmi les PME de 50 à 500 employés.

> Sur le blogue de Sophie Cousineau: La CIBC et la Nationale, pires banquiers des PME

«La performance de certaines banques est déplorable en ce qui concerne les services offerts aux PME», a indiqué Catherine Swift, présidente de la FCEI, lors de la parution hier de la plus récente enquête sur les banques auprès de 12 000 dirigeants de PME membres.

«Les banques auraient tout intérêt à bien servir les PME en raison de leur contribution à la création d'emplois et à la croissance économique au Canada. Malheureusement, certaines banques semblent avoir raté une véritable occasion.»

Invitées à commenter l'enquête de la FCEI parmi ses membres, la CIBC et la Nationale ont préféré la discrétion. «Nous ne commentons pas les sondages», a brièvement indiqué Joan Beauchamp, porte-parole au siège social de la Nationale.

Pourtant, l'enquête de la FCEI parmi ses milliers de PME membres s'avère particulièrement critique envers la principale banque québécoise.

Non seulement la Nationale se classe-t-elle dernière parmi une dizaine d'institutions financières cotées par les dirigeants de PME de 50 à 500 employés, mais elle s'avère aussi l'une des deux banques, avec la CIBC, dont la part de ce marché serait en déclin le plus prononcé depuis des années.

Selon l'enquête de la FCEI, la part du marché canadien des PME détenue par la Nationale atteignait 3,6% seulement en 2009, comparativement à 5% il y a 10 ans.

Au Québec, la part attribuée à la Nationale (15%) la placerait première parmi les banques, mais loin derrière la part de 47% du match des PME attribuée aux caisses populaires.

D'ailleurs, dans son dernier rapport annuel, la Nationale affiche une baisse de 5% de ses revenus générés par ses affaires sur le marché des PME. Ces revenus ne furent que de 40 millions en 2009, 2 millions de moins que l'année précédente.

Aussi, ces revenus de services aux PME représentaient 5% de l'ensemble des services aux entreprises (750 millions) à la Nationale. Et à peine 0,9% de ses revenus totaux de 4,45 milliards à son exercice 2009.

La situation du marché des PME au sein de la Nationale pourrait expliquer les quelques paragraphes de son dernier rapport annuel sous le titre: «Améliorer le service aux petites entreprises et aux PME».

Dans ce texte, la Nationale affirme avoir doublé à 68 son nombre de «gestionnaires qui se consacrent aux PME dans les succursales».

Aussi, au cours de son exercice 2009, la Nationale dit avoir fourni une formation spéciale au sujet des PME à quelque «875 conseillers en services bancaires» dans son réseau de succursales.

Il faudra un certain temps pour mesurer l'impact de ces efforts de la Nationale sur sa réputation parmi les PME.

Entre-temps, il faut souligner que la baisse de part du marché attribuée à la Nationale demeure moins accentuée que celle subie par la Banque CIBC.

La part attribuée à la CIBC a reculé de 19% à 10% au cours des 10 dernières années, selon l'enquête de la FCEI auprès de ses membres.

Gains de parts

En contrepartie, les banques Scotia et TD Canada Trust ont enregistré les gains de parts de marché les plus élevés au cours de la dernière décennie. Et ce, même si ces banques ne figurent qu'en milieu du palmarès d'appréciation parmi les deux catégories de PME sondées: de 5 à 50 employés, et de 50 à 500 employés.

L'enquête de la FCEI attribue aussi aux «caisses populaires» un gain notable de part de marché des services financiers aux PME depuis 10 ans. Cette part frôlerait maintenant les 10% au Canada, mais s'élèverait à 47% au Québec seulement en raison de la place considérable qu'y occupe le Mouvement Desjardins.