Le Fonds monétaire international a affirmé mardi que la nationalisation de certaines banques en difficulté pouvait être une solution, même si elle n'était pas celle qu'il privilégiait.

   Du fait de «l'incapacité actuelle (de certaines banques) d'attirer des capitaux privés», «une prise de contrôle provisoire par l'État peut être nécessaire, mais seulement avec l'intention de restructurer l'institution pour la faire revenir au secteur privé aussi rapidement que possible», écrit le Fonds dans son «Rapport sur la stabilité financière mondiale».

   «Quand il faut plus de capital, idéalement, nous aimerions que ce capital vienne du marché» mais «il y a des cas où c'est impossible», a expliqué lors d'une conférence de presse le directeur de la division marchés financiers du FMI, José Viñals.

   «Nous ne recommandons pas le contrôle par l'État, mais il peut y avoir des circonstances où c'est effectivement la manière la plus efficace de stabiliser des institutions», a ajouté son adjoint, Jan Brockmeijer.

   Cette solution a notamment été employée en Islande, pays aidé par le FMI, dont les trois plus grandes banques ont été nationalisées à l'automne.

   

   «De manière générale, et pas seulement aux États-Unis, nous voyons beaucoup s'accroître l'implication des États. Et il est important que des stratégies de sortie claires soient conçues», a-t-il ajouté.

   Le FMI estime que pour revenir à des niveaux de fonds propres adéquats, les banques américaines et européennes vont devoir rassembler respectivement 275 milliards et 600 milliards de dollars de capitaux.

   Interrogé sur la possibilité que l'État américain convertisse certaines de ses actions préférentielles de banques en actions ordinaires, une forme de nationalisation, M. Viñals a estimé qu'il s'agissait d'«une possibilité».

   «Toutes les autorités nationales devraient examiner ce qui est le plus adéquat dans leur situation respective. Donc je pense qu'il leur appartient de décider», a-t-il dit.