Philippe Couillard s'envolera pour Washington et New York, la semaine prochaine, pour dénoncer les mesures protectionnistes de l'administration Trump qu'il juge « injustes », « illégales » et « contreproductives ».

Le premier ministre québécois a présenté mercredi un plan d'action pour contrer les barrières au commerce érigées par le président américain. Il vise d'abord à « dénoncer » les politiques de M. Trump, puis à en « atténuer » les effets pour les entreprises québécoises.

Il se rendra donc aux États-Unis dans quelques jours pour convaincre les décideurs et les gens d'affaires de s'opposer aux mesures protectionnistes de la Maison-Blanche. Il portera d'abord son message à Washington, puis à New York.

Il compte faire valoir aux Américains qu'ils seront les premiers à pâtir des entraves au commerce international.

En conférence de presse, le premier ministre a convenu que les efforts diplomatiques n'ont pas freiné la conduite « erratique » du président en matière de commerce international. Mais ils n'ont pas nui non plus, a-t-il dit.

« Est-ce que ça a changé le comportement du président Trump ? Bien malin celui qui pourrait dire comment faire pour y arriver, a concédé M. Couillard. Cependant, chaque fois on rencontre des alliés : des membres du congrès, des maires des grandes villes, des chambres de commerce. » 

Pour l'heure, il ne s'agit pas d'une « guerre commerciale », mais plutôt « d'escarmouches », estime le premier ministre. Mais cette situation commence déjà à produire des effets au Québec. 

« Il y a déjà des fournisseurs québécois d'entreprises américaines qui ont eu de mauvaises nouvelles, des interruptions de contrats ou d'approvisionnement, a dit le premier ministre. Alors que ça avait été très discret dans le cas du bois d'oeuvre, dans le cas des transformateurs d'aluminium, dès le début on a eu des manifestations d'inquiétude. »

Il a appelé toute entreprise qui estime subir des contrecoups de la politique protectionniste américaine de se manifester. Québec proposera un bouquet de mesures pour les appuyer, notamment en les aidant à s'approvisionner ou à écouler leurs produits au Canada.

Québec envisage aussi d'encourager l'achat local, voire de l'imposer dans les appels d'offres publics.

« Les marchés publics qui sont sous le contrôle du gouvernement ou de ses agences, forcément on va être appelés à adopter des dispositions d'achat local et même d'être très directifs lorsqu'on accorde de l'aide financière à une entreprise pour qu'il y ait davantage d'achats locaux et de retombées locales », a dit le premier ministre.

Les États-Unis sont - de loin - le plus important marché d'exportation des entreprises québécoises. Les échanges entre le Québec et les États-Unis avaient une valeur de 92 milliards l'an dernier.