L'injonction demandée la semaine dernière par Québecor Média visait «à dessein» à créer de l'incertitude et des délais «susceptibles de faire avorter» la vente du Groupe Juste pour rire, estime cette dernière dans sa réplique déposée en cour ce lundi.

L'ex-entreprise fondée par Gilbert Rozon, qui tente de trouver preneur depuis octobre 2017, accuse Québecor de vouloir «faire échec au processus de mise en vente». Pire, «par des tactiques déloyales et anticoncurrentielles», on juge que cette injonction vise à faire perdre de la valeur à Juste pour rire afin de l'«acheter au rabais par la suite».

Il s'agit, plaide-t-on, du «dernier chapitre» des actions de Québecor pour faire baisser la valeur de Groupe JPR. Le 18 octobre 2017, les négociations de renouvellement des ententes de diffusion et de commandite la liant à TVA et Vidéotron, tous deux propriétés de Québecor, ont été «abruptement» abandonnées. On a exigé le «paiement immédiat des comptes à recevoir de GPJR de manière à réduire ses liquidités et, à terme, sa capacité à poursuivre ses activités», peut-on lire.  Enfin, on a envoyé une mise en demeure le 8 décembre dernier visant à empêcher la sollicitation d'offres par des acheteurs potentiels.

On demande à la cour d'abréger les délais et de procéder le plus rapidement possible à l'audition de la demande d'injonction déposée par Québecor. Sur le fond, on estime que les droits que tente de faire reconnaître Québecor «n'existent tout simplement pas».